Résumé de la décision
La préfète de la Corse-du-Sud a saisi la Cour Administrative d'Appel de Marseille d'une requête pour annuler une ordonnance rendue par le tribunal administratif de Bastia le 7 février 2019, qui avait rejeté sa demande de suspension d'un permis de construire accordé par la commune de Bastelicaccia. Ce permis concernait la construction de quatorze maisons individuelles. La Cour, par son ordonnance du 11 avril 2019, a rejeté la requête de la préfète et a condamné l'État à verser 1 500 euros à M. et Mme B... au titre des frais de justice.
Arguments pertinents
1. Sur la motivation de l'ordonnance : La Cour a considéré que le premier juge avait suffisamment motivé son ordonnance en évaluant les moyens soulevés par la préfète. Elle a souligné que "le premier juge a relevé, avec suffisamment de précisions, les moyens soulevés" et a noté qu'aucun moyen n'était de nature à créer un doute sérieux sur la légalité de l'arrêté en question.
2. Sur le doute sérieux quant à la légalité du permis : La Cour n'a trouvé aucun des moyens avancés par la préfète propre à créer un doute sérieux sur la légalité de l'arrêté attaqué, ce qui a justifié le rejet de la demande de suspension echo.
Interprétations et citations légales
1. Code de justice administrative - Article L. 554-1 : Cet article précise le cadre pour les demandes de suspension des actes des communes formulées par le représentant de l'État. Il stipule : "Les demandes de suspension assortissant les requêtes du représentant de l'Etat dirigées contre les actes des communes sont régies par le 3e alinéa de l'article L. 2131-6 du code général des collectivités territoriales". La Cour a interprété cet article comme impliquant que la suspension d'un acte ne peut être accordée que si "l'un des moyens invoqués paraît, en l'état de l'instruction, propre à créer un doute sérieux quant à la légalité de l'acte attaqué".
2. Code général des collectivités territoriales - Article L. 2131-6 : Cet article précise les conditions dans lesquelles le représentant de l'État peut contester un acte d'une commune. La Cour a noté que la préfète n'a pas réussi à établir les doutes sérieux requis pour la suspension d'un acte communal.
En résumé, la décision met en exergue l'exigence de preuves solides pour établir un doute sérieux sur la légalité des actes administratifs, conformément à la législation en vigueur, notamment en matière d'urbanisme. La requête de la préfète a été rejetée, confirmant ainsi la légitimité du permis de construire contesté.