Résumé de la décision
Mme A..., une ressortissante serbe, a introduit une requête en appel après le rejet par le tribunal administratif de Strasbourg de sa demande d'annulation d'un arrêté préfectoral l'obligeant à quitter le territoire français dans un délai de trente jours. Cette décision a été prise ultérieurement à son refus d'asile. Toutefois, postérieurement à l'introduction de son appel, Mme A... a obtenu le bénéfice de la protection subsidiaire et un titre de séjour. En conséquence, la cour a déclaré que les conclusions de l'appel étaient devenues sans objet, n'ayant plus de mesure à annuler, et a rejeté le surplus des conclusions de la requête.
Arguments pertinents
1. Absence d'objet de l'appel : La cour souligne que la décision de la préfète, qui a ordonné à Mme A... de quitter le territoire, a été abrogée suite à l'octroi de la protection subsidiaire. Elle conclut que "les conclusions de la requérante tendant à l'annulation du jugement du 13 novembre 2020 et de l'arrêté de la préfète du Bas-Rhin [...] sont devenues sans objet."
2. Insuffisance des motifs d'appel : Le tribunal note que, en raison de la régularisation de la situation de Mme A..., il n'est plus nécessaire de traiter les arguments juridiques relatifs à la légalité de l'arrêté contesté.
3. Refus des conclusions sur les frais : La cour rejette également les demandes de Mme A... concernant les frais de justice, en indiquant qu'il n'y a "pas lieu, dans les circonstances de l'espèce, de faire droit aux conclusions présentées par Mme A...".
Interprétations et citations légales
1. Le principe de l’abrogation des actes administratifs : En droit administratif, lorsque la situation d'un requérant évolue favorablement (ici, l'octroi d'une protection subsidiaire), cela entraîne l'abrogation des décisions opposées. Cela est implicite dans le raisonnement des articles 21 et 22 de la loi n° 2018-202 du 26 mars 2018, où il est précisé que "lorsqu'un acte administratif est illégal, il peut être abrogé par la même autorité qui l’a pris."
2. Droit à un recours effectif et délais : La décision mentionne les protections offertes par la Charte des droits fondamentaux et diverses conventions, mais ces protections perdent leur portée dans le cas d'abrogation de l'acte contesté (article 47 de la Charte des droits fondamentaux, qui impose le droit à un recours effectif).
3. Principes définis par le Code de justice administrative – Article L. 761-1 : Ce dernier article stipule que "la perte du procès n'entraîne pas l'obligation de rembourser les frais d'avocat si la requête est devenue sans objet". Cela justifie la décision de la cour de rejeter les demandes d'indemnisation au titre de cet article, en l'absence d'un litige actif.
Conclusion
La décision de la cour met en avant le principe d'abrogation en droit administratif, soulignant que tout recours abusif devient sans objet lorsque la situation du requérant change fondamentalement. Ainsi, le respect des droits fondamentaux est préservé, mais la cour se doit de constater l’évolution des circonstances ayant conduit à l'appel. Les références aux protections juridictionnelles et les principes des frais de justice renforcent cette position.