Résumé de la décision
Mme D...C..., de nationalité mexicaine, a demandé l'annulation d'un arrêté préfectoral du 24 novembre 2017 rejetant sa demande de carte de séjour temporaire et l'obligeant à quitter le territoire français. Après que le tribunal administratif de Strasbourg ait rejeté sa demande, Mme C... a interjeté appel. La cour a confirmé le jugement de première instance, rejetant les arguments de Mme C... concernant l'incompétence du signataire de l'arrêté et l'erreur manifeste d'appréciation relative à sa vie personnelle, concluant que les circonstances exposées ne justifiaient pas l'annulation de la décision préfectorale.
Arguments pertinents
1. Incompétence du signataire :
Mme C... avait invoqué que l'arrêté n'avait pas été signé par une personne habilitée, mais la cour a considéré qu'elle n'avait pas apporté de nouveaux éléments en appel et a donc écarté ce moyen en s'appuyant sur les motifs du jugement de première instance : « il y a lieu d'écarter ce moyen par adoption des motifs retenus à bon droit par les premiers juges. »
2. Erreur manifeste d'appréciation :
Concernant le lien avec son partenaire M. A..., la cour a jugé insuffisantes ses explications sur leur relation, compte tenu de la durée de leur vie commune et de la récence de l'entrée de Mme C... en France : « eu égard au caractère récent de l'entrée en France de la requérante et à la faible ancienneté de sa relation avec M.A..., les circonstances ainsi exposées ne suffisent pas à établir que le préfet a commis une erreur manifeste dans l'appréciation des conséquences de ses décisions. »
Interprétations et citations légales
1. Incompétence du signataire :
La question de l'autorité signataire d'un arrêté est essentielle en droit administratif pour assurer la légalité des décisions prises. En l'espèce, aucune violation des règles de compétence n'a été établie par Mme C..., rendant cet argument inopérant au regard de la jurisprudence.
2. Erreur manifeste d’appréciation :
L’article L. 313-11 du Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile prévoit les conditions de délivrance d'une carte de séjour. La cour a noté que, malgré la reconnaissance d’un lien familial, la situation personnelle de la requérante ne permettait pas de remettre en question la décision préfectorale, un point souvent apprécié au regard de chaque situation individuelle.
En outre, la référence à l'article 8 de la convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme, qui protège le droit au respect de la vie privée et familiale, a été mentionnée dans le contexte de la relation de Mme C..., sans toutefois suffire à établir une atteinte à ses droits dans ce cas précis.
En conclusion, la cour a affirmé que, bien que la vie familiale soit protégée, les éléments présentés ne justifiaient pas l'annulation de l'arrêté préfectoral en raison de son caractère réel et stabilisé, rendant ainsi la décision du préfet fondée.