Résumé de la décision
Mme B... G..., de nationalité géorgienne, a demandé l'annulation d'un jugement du 11 juin 2019 par lequel le tribunal administratif de Strasbourg a rejeté sa requête visant à annuler un arrêté du 19 mars 2019, l'obligeant à quitter le territoire français dans un délai de trente jours. Elle avançait que sa situation personnelle, marquée par la maladie de son fils et l'absence de famille en Géorgie, portait atteinte à son droit à la vie familiale et qu'une erreur manifeste avait été commise par le préfet. La cour a rejeté sa requête, considérant que les arguments de la requérante n'étaient pas fondés et que le préfet n'avait pas disproportionné l'atteinte au droit au respect de sa vie privée et familiale.
Arguments pertinents
1. Non-respect de la vie familiale : Mme G... a soutenu que le préfet a méconnu l’article 8 de la Convention européenne des droits de l’homme, car il a nécessité sa présence auprès de son fils malade. La cour a estimé que, bien que des liens familiaux puissent exister, ils ne justifiaient pas une protection au regard du droit au respect de la vie privée, les attaches familiales en Géorgie étant toujours présentes.
> "Elle ne démontre pas qu'elle aurait transféré en France le centre de ses intérêts personnels et familiaux..."
2. Erreurs manifestes d’appréciation : La requérante soutenait aussi que la décision comportait des conséquences d'une gravité exceptionnelle sur sa situation personnelle. La cour a jugé que la durée et les conditions de séjour de Mme G... ne permettaient pas d’affirmer que le préfet avait commis une erreur manifeste dans son appréciation.
> "Dans ces conditions... le préfet du Haut-Rhin n'a pas porté au droit de l'intéressée au respect de sa vie privée et familiale une atteinte disproportionnée".
3. Droit au respect de la vie privée : La décision met en avant le principe de proportionnalité dans l'application de l'article 8 de la Convention, indiquant que les ingérences dans la vie privée doivent être nécessaires dans une société démocratique.
Interprétations et citations légales
1. Convention européenne des droits de l’homme :
- Article 8 : "Toute personne a droit au respect de sa vie privée et familiale..." Cette disposition est essentielle pour évaluer si les décisions administratives interfèrent de manière disproportionnée avec les droits des individus.
2. Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile :
- Article L. 311-11 : La législation concernant l'attribution des titres de séjour, qui a été pertinente dans l’évaluation des droits de Mme G... au regard de son fils ayant obtenu un titre de séjour.
3. Loi n° 91-647 du 10 juillet 1991 :
- Article L. 761-1 : Bien que Mme G... ait demandé la mise à la charge de l'État des frais de son avocat, ce qui a été rejeté, soulignant que ses préjudices n'étaient pas suffisamment étayés pour justifier une telle compensation.
Cette décision illustre comment les juges administratifs évaluent les droits de l’individu en contexte avec les restrictions nécessaires au maintien de l'ordre public, tout en tenant compte de la situation personnelle et familiale du requérant.