Résumé de la décision
Mme A... D..., citoyenne géorgienne, a contesté un arrêté du préfet du Haut-Rhin lui ordonnant de quitter le territoire français dans un délai de trente jours, décision qu'elle a contestée devant le tribunal administratif. En première instance, celle-ci a été déboutée. Elle a alors formé appel du jugement du 11 juin 2019, soutenant que son droit au respect de la vie privée et familiale, tel que garanti par l'article 8 de la Convention européenne des droits de l'homme (CEDH), avait été méconnu, en raison de la nécessité de soutenir son frère, dont l'état de santé est fragile. La cour a finalement confirmé le jugement du tribunal administratif, rejetant sa requête.
Arguments pertinents
1. Violation de l'article 8 de la CEDH : Mme D... a argumenté que l'obligation de quitter le territoire était une ingérence dans sa vie privée et familiale. Cependant, la cour a constaté qu'elle n'avait pas établi de liens familiaux suffisants en France et que ses attachements en Géorgie, bien qu'amplifiés par le décès de son père, demeuraient significatifs. La cour a noté que "Mme D... ne démontre pas qu'elle aurait transféré en France le centre de ses intérêts personnels et familiaux".
2. Erreurs d'appréciation : La requérante a contesté la présence de circonstances d'une exceptionnelle gravité qui justifieraient son maintien en France, ce que la cour a également rejeté. Elle a souligné que "la durée et les conditions du séjour de la requérante" n'étaient pas suffisantes pour considérer que le préfet a porté une atteinte disproportionnée à ses droits.
Interprétations et citations légales
- Article 8 de la CEDH : Cet article stipule : "Toute personne a droit au respect de sa vie privée et familiale." La cour a interprété cet article à travers le prisme des circonstances individuelles de Mme D..., en analysant ses attaches familiales tant en France qu'en Géorgie. La décision rappelle que toute ingérence doit être proportionnée aux objectifs poursuivis.
- Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile - Article L. 311-11 : Ce code fixe les conditions relatives aux titres de séjour et aux obligations des étrangers. Dans ce cas, la cour a examiné si la situation de Mme D... était conforme à la législation en matière de séjour des étrangers en France, concluant qu'elle ne remplissait pas les conditions nécessaires à un maintien exceptionnel sur le territoire français.
- Code de justice administrative - Article L. 761-1 : Elle stipule que "les frais de justice exposés par une partie sont à la charge de l'Etat lorsque cette partie a obtenu gain de cause". En l'absence d'une décision favorable à Mme D..., ses demandes de prise en charge des frais de justice ont été rejetées.
Conclusion
La cour a statué que Mme D... n'avait pas fondé sa requête sur des éléments suffisants pour démontrer une atteinte à son droit à la vie privée et familiale ou une erreur manifeste d'appréciation du préfet. Par conséquent, la demande d'annulation du jugement de première instance et de l'arrêté du préfet a été rejetée, renforçant ainsi l'idée que les considérations familiales doivent être rigoureusement évaluées par rapport au cadre légal et à l'attachement réel à un pays.