Résumé de la décision
Mme D..., ressortissante gabonaise, a formé un recours contre un jugement du tribunal administratif de Strasbourg qui lui avait alloué une indemnité de 500 euros pour préjudice moral lié à l'absence d'autorisation de travail sur ses récépissés de demande de titre de séjour. Elle demandait une réforme du jugement pour obtenir une indemnité totalisant 51 400 euros, incluant 41 400 euros pour préjudice matériel et 10 000 euros pour préjudice moral. La cour a rejeté sa demande, confirmant que les arguments de Mme D... concernant la faute de l'administration et l'insuffisance de l'indemnisation n'étaient pas fondés.
Arguments pertinents
1. Illégalité fautive du préfet : Mme D... soutenait que le préfet avait violé la réglementation en ne lui délivrant pas d'autorisation de travail avec ses récépissés. Cependant, la cour a constaté que le préfet n'avait pas commis d'illégalité fautive, car l'article R. 311-6 du code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile n'exigeait pas cette autorisation dans son cas. La décision souligne que "la requête d'appel... ne soulève aucun moyen d'appel spécifique", rendant l'irrecevabilité de la requête encore plus palpable.
2. Absence de preuves pour les préjudices matériels : La cour a rejeté les prétentions de Mme D... relatives au préjudice matériel tant sur la base des éléments produits que des arguments avancés, affirmant que "par adoption des motifs retenus par le tribunal administratif, il y a lieu de rejeter les conclusions tendant à l'indemnisation des préjudices matériels".
3. Montant de l'indemnité pour préjudice moral : La cour a trouvé que Mme D... n’a pas prouvé que l'indemnisation de 500 euros pour son préjudice moral était insuffisante. Il a été précisé que "ni la constatation des préjudices allégués ni leur montant n'ont été actualisés ou justifiés lors de l'appel".
Interprétations et citations légales
1. Sur l'absence de fautes de l'administration : La cour s’appuie sur le Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile pour établir que la décision du préfet était valide. Le texte légal pertinent est l’article R. 311-6 du Code.
2. Sur la réparation du préjudice : En matière de responsabilité administrative, il est nécessaire de prouver l’existence et l’importance du préjudice. L'absence de preuves adéquates conduit à un rejet des demandes d'indemnisation. Ici, l'absence d'éléments nouveaux en appel renforce ce refus.
3. Sur les demandes d'indemnité : Lorsque la cour mentionne que "la réalité des préjudices allégués [n’est] pas démontrée", cela montre l’importance de la charge de la preuve qui pèse sur la requérante.
En conclusion, la cour a statué que Mme D... n'a pas démontré la légitimité de ses demandes d'indemnisation et ainsi a confirmé le jugement des premiers juges, montrant une interprétation stricte des exigences de preuve en matière de préjudice face à la responsabilité de l'administration.