Résumé de la décision
La requête de Mme C...B..., magistrate, visant à annuler le jugement du tribunal administratif de Besançon du 30 décembre 2016, a été rejetée. Elle contestait le retard qu'elle estime avoir subi dans l'évolution de sa carrière en raison de discriminations liées à son état de santé et d'une sanction disciplinaire déguisée. La cour a jugé que ses arguments n'étaient pas fondés, notamment en ne démontrant pas un quelconque retard injustifié ni des discriminations avérées. La requête a été rejetée dans son intégralité, y compris ses demandes en dommages et intérêts et celles sur le fondement de l'article L. 761-1 du code de justice administrative.
Arguments pertinents
1. Régularité du jugement : La cour a précisé que les erreurs de droit commises par les premiers juges n'affectaient pas la régularité du jugement, mais uniquement son bien-fondé. Ainsi, le manquement aux règles de preuve allégué par Mme B... n’était pas suffisant pour contester la régularité du jugement. La cour a affirmé : "Cette circonstance est sans incidence sur la régularité du jugement."
2. Absence de preuve de discrimination : Mme B... n'a pas réussi à prouver qu'elle avait été discriminée en raison de son état de santé. Les éléments qu’elle a fournis n'ont pas été jugés concluants. La cour a constaté que "les éléments produits par la requérante ne démontrent pas qu'elle serait la dernière de sa promotion à avoir été promue."
3. Cadre statutaire des promotions : Il a été clairement établi qu'aucune disposition statutaire ne garantit un avancement de carrière systématique. La cour a précisé qu’il n’existait pas de "prérogative d’inscription automatique" au tableau d’avancement.
4. Conséquences des choix personnels : La cour a indiqué que l'absence de promotion plus rapide de Mme B... était liée à ses choix professionnels et aux circonstances du tableau d’avancement, comme "le nombre de postes vacants ainsi que de l'ancienneté et des inscriptions au tableau d'avancement antérieures."
Interprétations et citations légales
L'analyse de la décision repose sur plusieurs articles de droit administratif, en particulier ceux qui régissent la promotion des magistrats et les recours devant le tribunal administratif :
1. Code de justice administrative - Article R. 612-6 : Cet article traite des règles de preuve en matière administrative, et la cour a retenu qu'une méconnaissance de cet article n’entraînait qu’une censure du motif erroné mais pas une irrégularité formelle du jugement.
2. Sécurisation du cadre d’évolution de carrière des magistrats : Le décret n° 93-21 du 7 janvier 1993 précise les modalités de promotion des magistrats. La cour se réfère à ce décret en précisant qu’aucune inscription de plein droit au tableau d'avancement n'est prévue, ce qui justifie le délai de promotion de Mme B...
3. Principe de non-discrimination : La cour s'appuie sur les principes dégagés par le droit administratif concernant les discriminations, en exigeant des preuves tangibles et probantes pour établir qu'une telle discrimination existait, comme évoqué dans le code civil et les lois sur l'évaluation des magistrats.
En somme, la cour a clairement articulé ses motifs de rejet en se fondant sur des principes solides du droit administratif, précisant que les allégations de discrimination doivent être étayées par des éléments probants, ce qui n’a pas été le cas pour Mme B....