Résumé de la décision
M. B... A..., un ressortissant marocain étudiant en France, a contesté un arrêté du préfet de la Marne du 26 août 2015 qui rejetait sa demande de renouvellement de titre de séjour en tant qu'étudiant, l’obligeant à quitter le territoire. Le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne a rejeté sa demande d'annulation de cet arrêté. M. A... a interjeté appel contre cette décision, soutenant qu'il avait été privé d'une chance de valider son année universitaire 2015/2016, et contestait la légalité de l'arrêté, arguant qu'il poursuivait des études sérieuses. La cour a confirmé le jugement du tribunal administratif, considérant que le refus de renouvellement de son titre de séjour était justifié.
Arguments pertinents
1. Inopérance du moyen soulevé : La cour a rejeté l'argument de M. A... concernant la privation d’une chance de valider son année universitaire, déclarant que les conséquences alléguées de la décision étaient sans influence sur sa légalité. Le jugement du tribunal administratif a également statué que le moyen en question était inopérant, car il ne remettait pas en cause le fondement légal de l'arrêté.
> "Les conséquences alléguées de la décision contestée sont sans influence sur sa légalité ; ainsi, les premiers juges, qui ont mentionné le moyen précité dans les visas de leur jugement, n'étaient pas tenus d'y répondre, un tel moyen étant inopérant."
2. Absence de sérieux des études : La cour a constaté que M. A... avait été ajourné à deux reprises en première et deuxième année de licence, et que la seule attestation de progrès fournie ne suffisait pas à prouver la réalité et la sérieux de ses études en France. Par conséquent, le préfet avait pu légitimement fonder sa décision sur l'insuffisance des résultats académiques de M. A...
> "Le certificat établi [...] n'est pas de nature à établir une progression suffisante de l’intéressé dans ses études depuis sa première inscription universitaire en France."
Interprétations et citations légales
La décision fait référence à plusieurs dispositions légales qui régissent le séjour des étrangers en France, spécifiquement les conditions d'octroi et de renouvellement des titres de séjour pour les étudiants :
- Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile - Article L. 313-7 : Cet article précise que le titre de séjour délivré à un étranger étudiant est conditionné à la justification de la réalité et du sérieux des études poursuivies. La responsabilité de prouver le caractère sérieux des études incombe au préfet lors de l'examen d'une demande de renouvellement.
> "Il appartient au préfet..., de s'assurer du caractère réel et sérieux des études poursuivies par l’intéressé."
La cour applique donc une stricte interprétation des conditions établies par la loi, mettant en avant la nécessité pour l'étudiant de justifier non seulement son inscription mais également ses progrès dans ses études, ce qui implique que le simple fait d'être inscrit ne suffit pas à créer un droit au renouvellement du titre de séjour.
En conclusion, la décision rappelle l'importance de respecter les exigences légales en matière de séjour, en liant l'obligation de résultats académiques à la possibilité de résider légalement en France en tant qu'étudiant.