Résumé de la décision
La Cour administrative d'appel a examiné la requête de M. B..., un ressortissant algérien, qui contestait un jugement du tribunal administratif de Strasbourg du 4 octobre 2018 rejetant sa demande d'annulation d'un arrêté préfectoral du 2 mars 2018. Cet arrêté refusait le renouvellement de son titre de séjour pour raison médicale et imposait une obligation de quitter le territoire français. La cour a confirmé le jugement de première instance, rejetant la demande de M. B... sur la base de l'absence de preuves d'une nécessité de traitement médical en France justifiant la délivrance d'un titre de séjour.
Arguments pertinents
1. Certificat de résidence : M. B... invoquait l'article 6 de l'accord franco-algérien, qui prévoit la délivrance d'un titre de séjour pour les ressortissants dont l'état de santé nécessite une prise en charge médicale, et soutenait que le refus de renouvellement posé par le préfet lui ferait courir un risque de conséquences graves. La cour a répondu que l'avis des médecins de l'OFII indiquait que le défaut de traitement en France ne poserait pas pour lui de telles conséquences.
2. Refus de séjour et obligation de quitter le territoire : La cour a également considéré qu'étant donné que les arguments contestataires du refus de séjour avaient été écartés, cela entraînait nécessairement le rejet de la contestation de l'obligation de quitter le territoire.
Ainsi, la cour a conclu à l'absence de fondement dans les arguments de M. B..., jugée non recevable en raison des éléments de preuve produits.
Interprétations et citations légales
La décision repose sur une interprétation claire de l'article 6 de l'accord franco-algérien, qui stipule que "le certificat de résidence d'un an portant la mention 'vie privée et familiale' est délivré de plein droit... au ressortissant algérien, résidant habituellement en France, dont l'état de santé nécessite une prise en charge médicale dont le défaut pourrait entraîner pour lui des conséquences d'une exceptionnelle gravité". L'analyse des conditions requises a conduit la cour à constater que M. B... n'avait pas justifié d'une telle situation.
Concernant la charge de la preuve, il est précisé que la partie qui produit un avis médical favorable doit être considérée comme apportant des éléments en faveur de sa demande, laissant alors à l'autre partie la responsabilité de produire des éléments contraires. La cour a ainsi souligné que le doute devait conduire à une instruction complémentaire par le juge, illustrant le besoin d'une évaluation équilibrée des preuves.
Cette approche est confortée par les principes énoncés dans le Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile, notamment en matière de droit au séjour en raison de l'état de santé, et est en adéquation avec l'application des principes de protection des droits fondamentaux, notamment au regard de la Convention européenne des droits de l'homme.
Finalement, les articles précités, conjugués avec la jurisprudence sur l'interprétation des droits liés à la santé et au séjour, soulignent l'importance d'une évaluation concrète et rigoureuse des conditions individuelles qui permettent de garantir une protection effective des droits de l'individu concerné.