Résumé de la décision
La cour a examiné la requête de M. B..., ressortissant algérien, qui contestait un jugement du tribunal administratif de Strasbourg rejetant sa demande d'annulation de l'arrêté du préfet du Bas-Rhin, lui refusant un titre de séjour en France. M. B... argumentait que sa demande avait été décidée sur la base d'une procédure irrégulière et que son état de santé nécessitait une prise en charge médicale qu'il ne pourrait obtenir en Algérie. La cour a rejeté sa requête, affirmant que les preuves présentées ne démontraient pas une dégradation de sa santé ni l'impossibilité d'obtenir des soins en Algérie, la décision du préfet étant conforme aux stipulations de l'accord franco-algérien.
Arguments pertinents
1. Absence de dégradation de l'état de santé : La cour a considéré que M. B... n'a pas prouvé que son état de santé s'était détérioré entre la consultation du médecin de l'agence régionale de santé (ARS) et la décision du préfet. Le certificat médical produit était insuffisamment détaillé. La cour a pertinent précise : "le requérant... n'établit pas que son état de santé se serait dégradé dans l'intervalle".
2. Conditions stipulées par l'accord franco-algérien : La cour a examiné les stipulations de l'article 6 de l'accord franco-algérien, notant que le préfet s'était fondé sur des documents indiquant que des soins appropriés sont disponibles en Algérie. Elle a relevé que le certificat médical du requérant n'était pas suffisamment circonstancié et que le préfet avait présenté des preuves substantielles sur la capacité du système de santé algérien à fournir le traitement nécessaire, déclarant : "Le préfet a... communiqué... les documents établissant que l'offre de soins en Algérie permet la prise en charge de la maladie...".
Interprétations et citations légales
1. Accord franco-algérien : La décision s'est fondée sur l'article 6 de l'accord franc-algérien du 27 décembre 1968, qui stipule, notamment dans le point 7, que "le certificat de résidence d'un an... est délivré... au ressortissant algérien, dont l'état de santé nécessite une prise en charge médicale dont le défaut pourrait entraîner... des conséquences d'une exceptionnelle gravité, sous réserve qu'il ne puisse effectivement bénéficier d'un traitement approprié dans son pays". Cette disposition est centrale pour évaluer si M. B... pouvait vraiment être refusé un titre de séjour.
2. Code de justice administrative : Les conclusions invoquées par M. B... sur le fondement de l'article L. 761-1 et de l'article 37 de la loi du 10 juillet 1991 n'ont pas été retenues par la cour, car celle-ci a considéré que la demande n'était pas fondée. Le Code de justice administrative, dans son article L. 761-1, énonce que "les frais exposés par une partie dans une instance... sont à la charge de l'État lorsque la partie est dans le besoin et que la demande est justifiée..." ce qui n'était pas le cas ici.
En somme, l'analyse de la cour a reposé sur une évaluation des faits médicaux et une interprétation stricte des stipulations d'un traité international, conduisant au rejet de la demande de M. B..., ce qui renforce l'importance de preuves médicales rigoureusement établies dans de telles affaires.