Résumé de la décision
M. D..., né en 1977 à Tbilissi en Géorgie, a sollicité le statut d'apatride en France après avoir vu sa demande de statut de réfugié rejetée. L'Office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA) lui a refusé ce statut par une décision du 12 avril 2016, décision que M. D... a contestée devant le tribunal administratif de Besançon, qui a également rejeté sa demande par un jugement du 12 juillet 2017. M. D... a formé appel de ce jugement, demandant l'annulation de la décision de l'OFPRA, en soutenant avoir tenté, sans succès, d'acquérir la nationalité russe. La cour a rejeté sa requête, confirmant que M. D... n'est pas fondé à revendiquer la qualité d'apatride.
Arguments pertinents
Dans sa décision, la Cour a mis en avant plusieurs éléments clés :
1. Non-reconnaissance de la nationalité russe : Le refus de M. D... de se voir attribuer la qualité d'apatride a été fondé sur l'idée qu'il pouvait légitimement revendiquer la nationalité russe. La Cour a précisé que la seule production d'un certificat du consul russe ne suffisait pas à établir la situation juridique de M. D... en matière de nationalité.
Citation pertinente : "Cette seule démarche ne peut être regardée comme suffisante pour justifier du refus de l'Etat russe de le reconnaître comme l'un de ses ressortissants."
2. Absence d'éléments probants : Il a été souligné que M. D... n'a pas fourni d'éléments probants démontrant l'impossibilité d'acquérir la nationalité russe. Selon la Cour, aucune preuve n’a été apportée pour soutenir sa prétention d'être apatridé.
Citation pertinente : "Il n'est pas établi que la situation de M. D... n'entrerait ni dans les prévisions de la législation russe relative à la nationalité."
Interprétations et citations légales
La décision s'appuie sur plusieurs textes juridiques fondamentaux :
1. Convention de New-York du 28 septembre 1954 - Article 1 : Cette convention définit un apatride comme une personne qu'aucun État ne considère comme son ressortissant. La Cour a appliqué cette définition pour évaluer la demande de M. D....
2. Loi sur la nationalité russe - Articles 13, 14 et 18 : Ces articles mentionnent les conditions d'acquisition de la nationalité russe pour les anciens citoyens soviétiques et ceux ayant séjourné sur le territoire russe. La Cour a constaté que M. D... n'était pas en situation de pouvoir revendiquer la nationalité russe sous ces articles.
Citation directe des articles révèle l'importance de la législation russe en matière de nationalité :
- "acquisition de la nationalité russe par des personnes y ayant séjourné de manière continue" (Article 13).
- "acquisition de cette nationalité par une procédure simplifiée" pour les anciens citoyens soviétiques (Article 14).
En conclusion, la décision de la Cour met en lumière que la qualité d'apatride exige des preuves tangibles d'absence de nationalité. M. D... a échoué à convaincre la Cour qu'il ne pouvait pas revendiquer la nationalité russe, entraînant le rejet de sa demande. Cela souligne l'importance d’une démonstration probante dans les procédures de reconnaissance d'apatridie.