Résumé de la décision
Dans cette affaire, Mme D..., de nationalité russe, contestait la décision du préfet de la Mayenne qui avait refusé de lui délivrer un titre de séjour portant la mention "vie privée et familiale" et lui avait imposé une obligation de quitter le territoire français. Après plusieurs recours, le tribunal administratif de Nantes avait rejeté sa demande. Mme D... a alors saisi la cour administrative d'appel pour contester ce jugement. La cour a confirmé la décision du tribunal, considérant que la décision de refus de titre de séjour n'entraîne pas une atteinte disproportionnée au droit au respect de la vie privée de Mme D... et que ses deux enfants pouvaient l'accompagner hors de France sans que cela constitue un obstacle à son départ.
Arguments pertinents
1. Refus de titre de séjour : La cour a estimé que le préfet n'avait pas méconnu les dispositions du 7° de l'article L. 313-11 du Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile, affirmant que "la décision refusant la délivrance d'un titre de séjour ne porte pas au droit au respect de la vie privée de Mme D... une atteinte disproportionnée aux buts en vue desquels elle a été prise."
2. Obligation de quitter le territoire : La cour a également rejeté l'argument de Mme D..., selon lequel la décision d'obligation de quitter le territoire devait être annulée en conséquence du rejet de sa demande de titre de séjour : "La décision de refus de titre de séjour n'étant pas annulée, Mme D... n'est pas fondée à soutenir que la décision portant obligation de quitter le territoire français doit être annulée par voie de conséquence."
3. Articulation avec la Convention Européenne : La cour a mis en avant que la décision portant obligation de quitter le territoire ne méconnaît pas non plus les stipulations de l'article 8 de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme, car "pour les mêmes motifs que ceux exposés au point 2, le moyen tiré de ce que la décision portant obligation de quitter le territoire français méconnaît les stipulations de l'article 8 doit être écarté."
Interprétations et citations légales
Les décisions de la cour s'appuient sur plusieurs textes de loi. Voici les points clés :
1. Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile - Article L. 313-11 : Cet article énonce les conditions dans lesquelles un titre de séjour peut être accordé. La cour a interprété cet article pour conclure que les critères n'étaient pas remplis dans le cas de Mme D..., affirmant que sa demande de titre de séjour ne répondait pas aux exigences juridiques.
2. Convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme - Article 8 : Cet article garantit le droit au respect de la vie privée et familiale. La cour a rappelé que, bien que Mme D... avait des attaches familiales en France, la nature des liens familiaux et le fait que ses enfants pourraient l’accompagner ne justifiaient pas le maintien sur le territoire français, indiquant que "rien ne s'oppose à ce que leurs deux enfants... suivent leurs parents hors de France, même si l'aînée est scolarisée en France."
3. Article L. 761-1 du Code de justice administrative : Bien que Mme D... ait demandé la condamnation de l'Etat aux frais de justice, cette demande a également été rejetée, les conclusions aux frais étant subordonnées à l'issue de la requête principale.
En somme, la cour a confirmé le jugement antérieur en soulignant que les décisions administratives respectaient les dispositions légales en vigueur, notant que les atteintes à la vie privée et familiale de l'intéressée n'étaient pas disproportionnées par rapport aux objectifs de la politique migratoire.