Résumé de la décision
Dans cette affaire, M. et Mme A... demandent l'annulation d'un jugement du tribunal administratif de Caen qui avait rejeté leur demande de déduction de pensions alimentaires versées aux parents de Mme A... pour l'année 2011. L'administration fiscale avait également rejeté leur demande antérieure de déduction. La cour a rejeté la requête des demandeurs, estimant que les versements faits ne constituaient pas des pensions alimentaires dans le sens des dispositions légales, mais plutôt une contrepartie à l'hébergement et à l'assistance apportés par les parents de Mme A... au profit de leur petite-fille handicapée.
Arguments pertinents
1. Non-conformité à la définition de pension alimentaire : La cour a constaté que les paiements effectués aux parents de Mme A... ne répondaient pas à la définition légale de la pension alimentaire en vertu du Code général des impôts et du Code civil. "Les versements effectués... étaient la contrepartie d'un avantage en nature que ceux-ci ont procuré à M. et Mme A... et ne correspondaient pas à une pension alimentaire que les requérants leur auraient versée pour répondre à un état de besoin".
2. Conditions de nécessité des aliments : En vertu de l'article 205 du Code civil, la pension alimentaire est due aux ascendants en état de besoin. Dans cette affaire, bien que les parents de Mme A... aient des revenus très faibles (582,20 lev bulgares, soit environ 287,34 euros), leur présence dans le foyer de M. et Mme A... et l'assistance qu'ils apportaient (s'occuper de leur petite-fille handicapée) sont des éléments qui contredisent l'existence d'une nécessité financière qui nécessiterait le versement d'une pension alimentaire.
Interprétations et citations légales
1. Interprétation de la pension alimentaire : Selon le Code général des impôts, "L'impôt sur le revenu est établi d'après le montant total du revenu net annuel dont dispose chaque foyer fiscal. Ce revenu net est déterminé (...) sous déduction : ... II. des charges ci-après... 2° ... pensions alimentaires répondant aux conditions fixées par les articles 205 à 211 du code civil" (Code général des impôts - Article 156). Cela signifie que pour qu'une déduction soit accordée, les pensionnaires doivent réellement être dans le besoin et ne pas simplement être des membres de la famille apportant un service en nature.
2. Conditions définies par le Code civil : L'article 205 du Code civil stipule que "Les enfants doivent des aliments à leur père et mère et autres ascendants qui sont dans le besoin". La décision a souligné que même si les parents de Mme A... avaient des revenus faibles, leur situation ne correspondait pas à une nécessité qui justifierait une déduction des pensions versées.
Conclusion
Ainsi, la cour a rejeté la demande de M. et Mme A..., en concluant que les versements considérés ne pouvaient légalement être qualifiés de pensions alimentaires au sens des dispositions du Code général des impôts et que les conditions de besoin des bénéficiaires n'étaient pas remplies. Les demandeurs ne peuvent donc pas obtenir de déduction sur leur revenu imposable pour ces versements.