Résumé de la décision
Le 2 juillet 2015, le tribunal administratif de Nantes a rejeté la demande de M. A..., un ressortissant algérien, qui aurait souhaité annuler la décision du ministre de l'Intérieur en date du 29 janvier 2013, refusant sa réintégration dans la nationalité française. M. A... soutenait que sa décision était entachée d'erreur manifeste d'appréciation et de discrimination, avançant qu'il remplissait les conditions requises pour cette réintégration. La cour d'appel a confirmé ce jugement le 14 décembre 2016, rejetant la requête et les demandes de M. A....
Arguments pertinents
1. Appréciation de l'autonomie matérielle : Le ministre chargé des naturalisations, dans l'exercice de son pouvoir d'appréciation, peut prendre en compte le degré d'autonomie matérielle du postulant. La cour a ainsi souligné que le ministre a correctement évalué que M. A... ne disposait que de ressources limitées, tirées de sa pension de retraite, de l'allocation de solidarité aux personnes âgées et de l'aide personnalisée au logement. En conséquence, la décision de rejet n’a pas été entachée d’une erreur manifeste d’appréciation, ni d’une méconnaissance du principe d'égalité.
> "En rejetant sa demande de réintégration au motif que ses ressources ne lui permettaient pas de garantir son autonomie matérielle, le ministre [...] n'a pas entaché sa décision d'une erreur manifeste d'appréciation."
2. Inadéquation des circonstances personnelles : Les arguments de M. A... concernant son certificat de résidence en France, ses courts séjours en Algérie et son absence de mentions défavorables n’ont pas été considérés comme pertinents au regard de la décision. La cour a précisé que ces circonstances, bien que favorables, n'affectaient pas la légalité de la décision qui était principalement fondée sur l'autonomie matérielle.
> "Les circonstances tirées de ce que M. A... est titulaire d'un certificat de résidence [...] sont sans incidence sur la légalité de la décision contestée, eu égard au motif qui la fonde."
Interprétations et citations légales
1. Pouvoir d'appréciation du ministre : Le ministre de l'Intérieur a le pouvoir discrétionnaire d'accorder ou de refuser la naturalisation ou la réintégration dans la nationalité française, ce qui est énoncé dans :
> Code civil - Article 21-15 : "L'acquisition de la nationalité française par décision de l'autorité publique résulte d'une naturalisation accordée par décret à la demande de l'étranger."
Ce texte accorde au ministre une large latitude dans l’examen des demandes, conformément au principe de l'appréciation de l'opportunité.
2. Critères d'évaluation des demandes : Le décret du 30 décembre 1993 précise que, pour une demande de naturalisation, le ministre peut rejeter ou ajourner la demande sur la base de l’assurance de l’autonomie matérielle :
> Décret n° 93-1362 - Article 48 : "Si le ministre chargé des naturalisations estime qu'il n'y a pas lieu d'accorder la naturalisation ou la réintégration dans la nationalité sollicitée, il prononce le rejet de la demande."
Ce passage souligne l’importance de la situation financière du candidat dans l’évaluation de sa demande de naturalisation.
En somme, la décision de la cour a principalement reposé sur l'examen des ressources et de l'autonomie matérielle de M. A..., confirmant ainsi la légitimité des arguments du ministre face aux circonstances personnelles présentées par le requérant.