Résumé de la décision
Mme C..., ressortissante algérienne, a contesté la décision du ministre de l'intérieur qui avait déclaré irrecevable sa demande de réintégration dans la nationalité française au motif que son activité de professeur de français ne répondait pas aux exigences de résidence exigées par le droit français. Le tribunal administratif de Nantes a d'abord rejeté sa demande. Cependant, la cour administrative d'appel a annulé ce jugement, soulignant que le ministre ne pouvait refuser la demande exclusivement en raison de la nature temporaire de l'activité professionnelle de l'intéressée. L'État a été condamné à verser une somme de 1 500 euros à Mme C... au titre des frais de justice.
Arguments pertinents
1. Erreur de droit : La cour a reconnu que le ministre de l'intérieur avait commis une erreur de droit en déclarant irrecevable la demande de naturalisation de Mme C... en se basant sur la nature temporaire de son activité. La cour a stipulé que "les dispositions précitées de l'article 21-26 ne soumettent l'assimilation qu'il institue à aucune condition relative à la nature et à la durée de l'activité professionnelle".
2. Droit à la réintégration : La cour a rappelé que, selon le Code civil - Article 21-16, la résidence en France est une condition pour la naturalisation, mais que le séjour hors de France peut être assimilé à cette résidence dans certains cas. En l'espèce, le ministre a omis de prendre en compte que l'activité de Mme C... pouvait répondre à ces critères, ce qui constitue un manquement à ses obligations légales.
Interprétations et citations légales
- Assimilation de la résidence : La cour a mis en lumière l'importance de la loi française sur la naturalisation. Selon le Code civil - Article 21-26, "Est assimilé à la résidence en France lorsque cette résidence constitue une condition de l'acquisition de nationalité française : [...] Le séjour hors de France d'un étranger qui exerce une activité professionnelle publique ou privée pour le compte de l'Etat français ou d'un organisme dont l'activité présente un intérêt particulier pour l'économie ou la culture française".
- Absence de conditions restrictives : La cour a retenu que le ministre n'avait pas le droit d'imposer des conditions qui ne sont pas explicitement mentionnées dans les textes de loi. Ainsi, en affirmant que l'activité professionnelle devait être "permanente", le ministre a dépassé le cadre de l'interprétation légale. Ce point est confirmé par le manque d'exigences sur la nature ou la durée de l'activité dans l'article mentionné précédemment.
- Droit à l'injonction : La décision d’injonction stipule que le ministre doit procéder à un réexamen dans un délai de deux mois sans astreinte, soulignant l'importance de la rapidité et de l'efficacité dans le traitement des demandes de nationalité.
En conclusion, cette décision illustre la nécessité pour les autorités administratives de se conformer strictement à la loi en matière d'acquisition de nationalité française, tout en garantissant le droit des individus à faire valoir leurs demandes sur une base juste et légale.