Résumé de la décision
Mme M'A... C..., ressortissante marocaine, a demandé l'annulation d'un jugement du tribunal administratif de Nantes du 22 janvier 2016 qui a rejeté sa demande d'annulation de la décision du ministre de l'intérieur datée du 11 septembre 2013. Cette décision avait ajourné sa demande de naturalisation à deux ans en raison de son insuffisante insertion professionnelle, puisque ses ressources provenaient principalement de prestations sociales. La cour a rejeté la requête de Mme C..., confirmant le jugement de première instance.
Arguments pertinents
Dans sa décision, la cour a mis en avant plusieurs éléments :
1. Appréciation de l'opportunité de la naturalisation : Le ministre chargé des naturalisations a le pouvoir d'apprécier l'opportunité d'accorder la nationalité française et peut légitimement prendre en compte l'insertion professionnelle du postulant ainsi que la stabilité de ses ressources. La cour a confirmé cette approche en citant l'article 48 du décret n° 93-1362 du 30 décembre 1993, qui stipule que si le ministre estime qu'il n'y a pas lieu d'accorder la naturalisation, il peut prononcer un ajournement.
2. Insuffisance des ressources : Mme C... a été jugée ne justifiant pas d'une insertion professionnelle suffisante. La cour a noté que ses ressources étaient constituées principalement de prestations sociales, ce qui ne lui conférait pas une situation financière stable. La cour a rejeté l'argument selon lequel cette situation pourrait évoluer en raison de son âge, en précisant qu'aucune précision nouvelle n'avait été apportée sur cet aspect.
Interprétations et citations légales
La décision s'appuie sur des interprétations précises des textes législatifs :
- Code civil - Article 21-15 : Cet article stipule que l'acquisition de la nationalité française par naturalisation appartient à l’appréciation de l'autorité publique. La cour rappelle l'importance de l'analyse d'opportunité dans l'accord de la nationalité.
- Décret n° 93-1362 du 30 décembre 1993 - Article 48 : Il permet au ministre de prononcer l’ajournement d’une demande de naturalisation, en imposant des délais ou conditions, ce qui donne un cadre législatif à l'évaluation des demandes de naturalisation en fonction des critères d'insertion sociale et professionnelle.
La cour a également souligné que les motifs d'un précédent jugement de première instance fournissaient déjà des bases solides pour rejeter la demande d'annulation, ce qui démontre l'existence d'une cohérence dans l'évaluation des faits et des critères associés à la naturalisation.
En conclusion, la décision reflète une application rigoureuse des textes de loi en matière d'acquisition de la nationalité française, tenant compte de l'insertion sociale et professionnelle comme critères déterminants dans l'évaluation des demandes de naturalisation.