Résumé de la décision
Dans cette affaire, M. D... B..., un ressortissant guinéen, a contesté un jugement du tribunal administratif de Nantes qui avait rejeté sa demande d'annulation d'un arrêté préfectoral du 29 avril 2015. Cet arrêté refusait de lui délivrer un titre de séjour, imposait une obligation de quitter le territoire français dans un délai de trente jours et fixait son pays de renvoi. Le juge d'appel a confirmé le jugement de première instance, concluant que l'arrêté contesté avait été pris par une autorité compétente et que le requérant n'avait pas fourni de motifs valables pour contester les décisions prises à son encontre.
Arguments pertinents
1. Erreurs matérielles sans incidence : Bien que le tribunal de première instance ait indiqué à tort que M. B... travaillait depuis le 1er septembre 2015, les juges ont également noté une promesse d'embauche incertaine, ce qui ne constitue pas un motif exceptionnel au sens de l'article L. 313-14 du code de l'entrée et du séjour des étrangers. Il a été précisé que ces erreurs étaient "purement factuelles" et "sans incidence" sur le jugement.
> « Ces erreurs purement factuelles sont sans incidence dès lors que le tribunal a... que l'intéressé disposait d'une promesse d'embauche... »
2. Invoquer les mêmes moyens qu'en première instance : Le requérant s'est limité à répéter les arguments déjà exposés, et le juge a justifié son rejet en adoptant les motifs du jugement initial, notamment la compétence du préfet et le respect des dispositions légales.
> « Il y a lieu d'écarter ces moyens par adoption des motifs retenus par les premiers juges »
3. Absence de moyens valables de contester : M. B... n’a pas réussi à démontrer son insertion en France ni ses attaches familiales dans son pays d'origine, élément essentiel pour justifier une demande de séjour.
> « Qui est entré en France irrégulièrement et sans visa de long séjour... ne démontre ni son insertion à la société française... »
Interprétations et citations légales
1. Article L. 313-11 et L. 313-14 du Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile : La décision a précisé que les refus de titre de séjour pris par le préfet étaient conformes aux dispositions en vigueur. L'article L. 313-14 stipule les conditions exceptionnelles permettant l'octroi d'un titre de séjour, que M. B... n'a pas remplis.
> « [...] les dispositions de l'article L. 313-14 du code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile [...] »
2. Article 8 de la Convention européenne des droits de l'homme : Cet article garantit le droit au respect de la vie privée et familiale. Cependant, le requérant n'a pas réussi à prouver que son expulsion serait contraire à ses droits en vertu de cet article, car il n’avait pas de liens familiaux établis en France.
> « ]... ni celles du 7° de l'article L. 313-11 du code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile, ni les stipulations de l'article 8 de la convention européenne [...] »
3. Aide juridictionnelle : Les conclusions de M. B... concernant le versement d'honoraires à son avocat ont été rejetées, car l'État n'était pas la partie perdante dans cette instance, conformément à l'article L. 761-1 du code de justice administrative.
> « Ces dispositions font obstacle à ce que soit mis à la charge de l'Etat, qui n'est pas la partie perdante dans la présente instance... »
Cette décision illustre l'importance de prouver une réelle intégration et des circonstances exceptionnelles dans les demandes de titre de séjour, surtout lorsqu'il s'agit de contester une décision d'expulsion.