Résumé de la décision
La cour a examiné la requête de M. F... et Mme D..., qui ont contesté un jugement du tribunal administratif de Rennes ayant rejeté leur demande de réparation pour défaut de prise en charge de leur enfant, atteint d'un syndrome autistique. Les parents soutenaient que la carence de places en services d'éducation spéciale et de soins à domicile (SESSAD) dans leur département était à l'origine de préjudices graves pour leur enfant. Cependant, la cour a confirmé que cette demande était mal dirigée, car c'est l'État, et non l'agence régionale de santé de Bretagne, qui est responsable dans ce contexte. En conséquence, la cour a rejeté la requête et a refusé de condamner le ministre des solidarités et de la santé à rembourser les frais d'instance.
Arguments pertinents
Les arguments principaux de la cour s'articulent autour de la question de la responsabilité de l'agence régionale de santé et la nature de son intervention :
1. Mal-direction de la demande : La cour a conclu que "seule la responsabilité de l'Etat peut être recherchée à raison des décisions prises" par l'agence régionale de santé, puisque celle-ci agit au nom de l'État lors de l'exercice de ses compétences. Ainsi, M. F... et Mme D... ne pouvaient pas poursuivre leurs réclamations contre l'agence régionale de santé.
2. Application des dispositions légales : La cour a affirmé que "c'est à bon droit que le tribunal administratif de Rennes a estimé que la demande... était mal dirigée et ne pouvait qu'être rejetée", soulignant que le cadre juridique ne permettait pas d'engager la responsabilité d'un établissement public comme l'agence régionale de santé dans ce contexte.
Interprétations et citations légales
La décision fait référence à plusieurs textes législatifs qui encadrent la responsabilité et l'organisation des agences régionales de santé :
1. Code de la santé publique - Article L. 1432-2 : "Le directeur général de l'agence régionale de santé exerce, au nom de l'Etat, les compétences mentionnées à l'article L. 1431-2". Cette citation souligne que l'agence agit en tant qu'organe de l'État et non comme une entité indépendante.
2. Article L. 1431-2 du code de la santé publique : Cet article établit que l'agence régionale de santé a pour mission de "réguler, d'orienter et d'organiser l'offre de services de santé". Cela implique que les actions ou inactions de l'agence concernant la régulation des services n'engagent pas sa responsabilité individuelle mais relèvent de la responsabilité de l'État.
3. Code de justice administrative - Article L. 761-1 : La cour a mentionné que "les dispositions de l'article L. 761-1... font obstacle à ce que le ministre... verse à M. F... et à Mme D...la somme qu'ils demandent". Cet article stipule que les frais inhérents à une instance ne peuvent être remboursés que par la partie perdante, ce qui n'est pas le cas ici.
En somme, cette décision étaye le principe selon lequel la responsabilité de l'État prime lorsque ses institutions agissent en tant qu'agents de l'État, et clarifie les recours jugés appropriés dans de telles situations.