Résumé de la décision
Mme B..., ressortissante marocaine, conteste une décision du préfet du Loiret datée du 17 janvier 2017, qui a rejeté sa demande de titre de séjour "vie privée et familiale". Elle fait appel d'un jugement du tribunal administratif d'Orléans qui a également rejeté sa demande. Mme B... soutient que la décision n'était pas suffisamment motivée et qu'elle porte atteinte à son droit au respect de sa vie privée et familiale. La cour administrative d'appel rejette sa requête en considérant que la décision du préfet n'a pas porté une atteinte disproportionnée à ses droits, étant donné qu'elle peut rendre visite à sa famille en France et pourrait demander un titre de séjour en tant qu'ascendant à charge d'un ressortissant français.
Arguments pertinents
1. Insuffisance de la motivation : La cour a écarté l'argument de Mme B... concernant le manque de motivation de la décision préfectorale, en adoptant les motifs retenus par le tribunal administratif. Elle souligne que la décision contestée était soutenue par les considérations suffisantes au regard de la situation personnelle de la requérante.
2. Évaluation de la vie privée et familiale : La cour a reconnu que bien que les enfants et petits-enfants de Mme B... soient en France et qu'ils soutiennent financièrement, cela ne justifie pas la délivrance automatique d'un titre de séjour. La présence de sa famille en France ne constitue pas une base suffisante pour revendiquer un droit au séjour. La cour affirme que :
> "Mme B... ne justifie ni qu'elle est totalement isolée au Maroc, ni que la présence de ses enfants à ses côtés serait indispensable en raison de son état de santé."
3. Possibilités de visites et démarches : La cour a retenu que Mme B... a la possibilité de rendre visite à sa famille grâce à son visa en cours de validité. Elle pourrait également envisager de demander un titre de séjour en tant qu'ascendant à charge d'un ressortissant français, ce qui est crucial dans l'évaluation de la proportionnalité de la décision du préfet.
Interprétations et citations légales
1. Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile - Article L. 313-11 (7°) : Cet article précise les conditions sous lesquelles un étranger peut obtenir un titre de séjour en France. La cour a estimé que la décision du préfet ne méconnaissait pas cet article, car Mme B... n’a pas prouvé son isolement au Maroc ou la nécessité d’une présence constante de sa famille en France.
2. Convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales - Article 8 : Cet article garantit le droit au respect de la vie privée et familiale. La cour argumente que la décision du préfet, compte tenu des alternatives disponibles pour Mme B..., n’a pas constitué une violation de cet article, concluant que
> "la décision du préfet du Loiret n'a pas porté une atteinte disproportionnée à son droit au respect de sa vie privée et familiale."
En conclusion, la cour administrative d'appel a rejeté la requête de Mme B..., confirmant que la décision du préfet était conforme tant aux exigences légales qu'aux droits fondamentaux.