Résumé de la décision
M. D..., un détenu ayant purgé une peine au centre pénitentiaire de Caen, a été sanctionné par la commission de discipline pour avoir détenu et dissimulé un téléphone portable, entraînant une peine de quatorze jours de cellule disciplinaire avec sursis. Contestant cette décision, il a saisi le tribunal administratif de Caen qui a rejeté sa demande d'annulation. M. D... a ensuite fait appel de ce jugement. La cour d'appel a, par sa décision du 31 mars 2017, confirmé le rejet de la requête de M. D... et a admis celui-ci à l'aide juridictionnelle provisoire en raison du dépôt tardif de sa demande d'aide juridictionnelle.
Arguments pertinents
1. Procédure disciplinaire : La cour a constaté que la procédure disciplinaire dont a fait l'objet M. D... ne tombait pas sous le coup de l'article 6 de la Convention européenne des droits de l'homme, qui concerne le droit à un tribunal impartial.
- Citation : "la procédure disciplinaire relative aux détenus n’entrant pas dans le champ de l'article 6 de la convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales".
2. Droit d'interroger des témoins : M. D... a prétendu qu'il lui avait été refusé de pouvoir interroger des témoins. La cour a jugé cette objection infondée au regard des spécificités de la commission disciplinaire.
- Citation : "la méconnaissance des exigences prévues par ces stipulations relatives au droit à un tribunal impartial et à celui d'interroger des témoins devait être écartée".
3. Délai pour consulter le dossier : M. D... a accepté, en temps voulu, de consulter son dossier, ce qui exclut toute violation des droits prévus par le code de procédure pénale.
- Citation : "M. D... ayant accepté le 21 octobre 2013 à 15 heures la proposition faite par l’administration de procéder à la consultation de son dossier plus de 24 heures avant la tenue de la commission de discipline".
4. Matérialité des faits : La cour a estimé que les faits reprochés à M. D... étaient matériellement établis et n'avaient pas été contestés de manière adequate.
- Citation : "les faits contenus dans le compte-rendu d’incident rédigé par le surveillant et reconnus par M. D... étaient établis".
5. Erreurs d'appréciation : La sanction de quatorze jours de cellule disciplinaire assortie d'un sursis total n'était pas considérée comme excessive.
- Citation : "la sanction de quatorze jours de cellule disciplinaire assortie d'un sursis total n'est pas entachée d'une erreur d'appréciation".
Interprétations et citations légales
1. Article 6 de la Convention européenne des droits de l'homme : Cet article garantit le droit à un procès équitable, incluant le droit à un tribunal impartial et à se défendre. Dans le contexte pénitentiaire, la cour a établi que les procédures disciplinaires ne s'inscrivent pas dans le champ d'application de cet article lorsque celles-ci n'entraînent pas une gravité équivalente à des mesures pénales.
- Citation : "la procédure disciplinaire relative aux détenus n'entrant pas dans le champ de l'article 6 de la convention".
2. Code de procédure pénale - Article R. 57-7-16 : Cet article stipule que le détenu doit avoir accès à son dossier au moins 24 heures avant la plaidoirie. La cour a considéré que M. D... avait effectivement eu cette possibilité, car il avait accepté la consultation dans les délais impartis, ce qui constitue une preuve de conformité avec la norme.
- Citation : "la procédure ayant conduit au prononcé de la sanction en litige n’a pas méconnu les dispositions de l'article R. 57-7-16 du code de procédure pénale".
3. Aide juridictionnelle - Décret n° 91-1266 du 19 décembre 1991, Article 41 : La cour a appliqué ce décret pour admettre M. D... à l'aide juridictionnelle provisoire, en raison de la tardiveté de sa demande mais dans le cadre légal prévu.
- Citation : "il y a lieu de l'admettre à l'aide juridictionnelle provisoire".
Ces éléments constituent les bases du raisonnement juridique de la cour sur les contestations de