Résumé de la décision
Dans cette affaire, Mme B..., ressortissante angolaise, conteste l'arrêté de la préfète de Maine-et-Loire daté du 4 mai 2016, qui l'assignait à résidence suite à sa demande d'asile. Elle soutient que cette décision est entachée d'une erreur manifeste d'appréciation, considérant ses obligations de mère d'un enfant de deux mois et ses séances de rééducation périnéale. Le tribunal administratif, par jugement du 9 mai 2016, a rejeté sa demande d'annulation. En appel, la cour a également confirmé ce rejet, maintenant ainsi l'assignation à résidence.
Arguments pertinents
1. Conditions d'assignation à résidence : La cour fonde sa décision sur le fait que l'assignation à résidence prévue par l'article L. 561-2 du code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile constitue une mesure alternative au placement en rétention. Elle rappelle que cette mesure peut être mise en place si l'étranger présente des garanties de représentation pour prévenir le risque de fuite.
> "L'assignation à résidence (...) constitue une mesure alternative au placement en rétention [...] que l'étranger présente des garanties de représentation effectives propres à prévenir le risque qu'il se soustraie à celle-ci."
2. Obligation de présentation : Concernant l'obligation de Mme B... de se présenter chaque jour, la cour indique que cette obligation, bien qu'existante, n'est pas manifestement incompatible avec ses obligations de mère. Elle précise qu'elle n'a pas établi que ces obligations nuisent à ses séances de rééducation ou à ses responsabilités parentales.
> "La requérante n'établit pas que ces obligations seraient manifestement incompatibles avec ses obligations de mère d'un enfant de deux mois."
3. Absence d'intention de fuite : La cour souligne que l'absence d'intention de Mme B... de fuir n'a pas d'incidence sur la légalité de la mesure prise. La décision se fonde sur les garanties de représentation et l'évaluation des risques.
> "La circonstance invoquée par Mme B... qu'elle n'a aucune intention de se mettre en situation de fuite ne peut que rester sans incidence sur la légalité de la décision contestée."
Interprétations et citations légales
1. Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile - Article L. 561-2 : Cet article stipule que l'assignation à résidence est une mesure alternative au placement en rétention dès lors qu'une mesure d'éloignement demeure envisageable et que l'étranger présente des garanties de représentation.
> "L'assignation à résidence prévue par les dispositions de l'article L. 561-2 [...] dès lors qu'une mesure d'éloignement demeure une perspective raisonnable et que l'étranger présente des garanties de représentation."
2. Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile - Article R. 561-2 : Cet article précise que l'autorité administrative doit déterminer le périmètre de circulation de l'étranger assigné à résidence et la fréquence de sa présentation aux forces de l'ordre.
> "L'autorité administrative détermine le périmètre dans lequel l'étranger assigné à résidence [...] est autorisé à circuler muni des documents justifiant de son identité et de sa situation administrative."
Cette décision souligne donc l'importance des mesures de garantie et des obligations de l'étranger dans le cadre des procédures d'asile, tout en évaluant la compatibilité de ces obligations avec la situation personnelle de l'intéressé. Elle illustre également la jurisprudence administrative quant aux droits et obligations des étrangers sous des mesures de contrôle.