Résumé de la décision
M. A... a contesté une décision du maire de Damgan refusant sa déclaration préalable visant à changer l’usage d’un garage en habitation. En première instance, le tribunal administratif de Rennes a rejeté sa requête. M. A... a alors fait appel, arguant que sa transformation de garage en habitation ne nécessitait pas d'autorisation d'urbanisme en raison de l'absence de création de surface de plancher. La cour a confirmé le jugement du tribunal administratif, considérant que le projet tombait sous le coup de l'interdiction de constructions dans les zones littorales et a ordonné à M. A... de verser 1 500 euros à la commune de Damgan.
Arguments pertinents
1. Situation géographique et législation applicable : La cour a rappelé que la parcelle de M. A... se situe dans la bande littorale des 100 mètres, qui est soumise à des restrictions très strictes en matière de construction. Elle a cité le Code de l'urbanisme - Article L. 146-4, soulignant que des constructions ne peuvent être autorisées que dans le cadre d'exceptions précises.
2. Changement de destination et surfaces : La cour a établi que le projet de M. A... impliquerait la création de 68 m² de surface de plancher, justifiant ainsi le rejet de la déclaration préalable. L'argument de M. A... selon lequel le bâtiment ne servait plus de garage depuis les années 1970 et qu'il était utilisé comme habitation ne change pas le caractère de l'emplacement tel que défini par la législation. Cela souligne l'importance des exigences de planification urbaine.
3. Rejet de la demande d'annulation : La cour a jugé que la décision du maire ne méconnaissait pas les dispositions législatives en vigueur, confirmant la décision du tribunal administratif de Rennes.
Interprétations et citations légales
- Interprétation de la bande littorale : Le Code de l'urbanisme - Article L. 146-4 impose des restrictions claires concernant la construction dans les zones littorales, stipulant : "En dehors des espaces urbanisés, les constructions ou installations sont interdites sur une bande littorale de cent mètres." Cette clause vise à protéger les environnements côtiers des impacts de l'urbanisation excessive.
- Utilisation des bâtiments existants : La cour a souligné qu'il est essentiel d'examiner l'utilisation réelle des bâtiments au moment de la demande d'autorisation. Toutefois, cela doit être fait en respecter les dispositions en vigueur concernant le changement de destination. La mention faite par M. A... sur l'absence de création de surface de plancher a été rejetée, car la cour a confirmé la création effective de surface habitable.
- Finalité de la décision : En conséquence, la décision de réattribuer des frais à M. A... est alignée avec la logique selon laquelle c'est la commune, en tant que partie gagnante, qui doit recevoir une compensation, comme le spécifie l'article L. 761-1 du Code de justice administrative, qui prévoit la possibilité de condamner une partie à payer les frais à l'autre partie uniquement si cette dernière est perdante.
Cette décision souligne l'importance des règlements d’urbanisme, spécialement dans les zones sensibles telles que les littoraux, et la vigilance requise face aux changements d'utilisation des bâtiments dans ces contextes.