Résumé de la décision :
Mlle D..., une mineure algérienne placée sous kafala, a demandé un visa de long séjour aux autorités consulaires françaises à Oran, qui lui a été refusé. Elle a contesté ce refus devant le tribunal administratif de Nantes, mais ce dernier a déclaré sa demande irrecevable, car elle avait agi sans représentant légal. Mlle D... a ensuite interjeté appel de ce jugement, demandant l'annulation du jugement, l'enjoignant à délivrer le visa, ainsi que la condamnation de l'État à des frais. La cour a confirmé le rejet de la demande, indiquant que Mlle D... ne pouvait pas agir en justice sans l'intermédiaire d'un représentant légal. La cour a également rejeté sa demande de frais.
Arguments pertinents :
1. Irrecevabilité de la demande : La cour a affirmé que Mlle D..., étant mineure non émancipée, n’avait pas la capacité d’agir en justice sans son représentant légal. le jugement a énoncé: "la demande a été introduite devant le tribunal administratif de Nantes par Mlle D..., alors âgée de onze mois, sans l'intermédiaire de son représentant légal ; que cette demande était, dès lors irrecevable et ne pouvait qu'être rejetée."
2. Rejet des conclusions : La cour a rejeté les conclusions tendant à l’application de l’article L. 761-1 du code de justice administrative, arguant que l'État n'était pas la partie perdante dans cette instance. "Ces dispositions font obstacle à ce que soit mise à la charge de l'État qui n'est pas, dans la présente instance, la partie perdante, la somme dont Mlle D... sollicite le versement au titre des frais exposés et non compris dans les dépens."
Interprétations et citations légales :
1. Capacité à ester en justice : La cour a appliqué le principe selon lequel un mineur non émancipé ne peut agir en justice sans représentant légal. Cette interprétation est en accord avec les règles générales de capacité juridique consacrées dans le Code civil. Le Code civil - Article 488 stipule que "les mineurs non émancipés doivent être représentés dans tous les actes de la vie civile". Ainsi, cela souligne que Mlle D..., n'ayant pas été représentée, ne pouvait formuler une demande de manière recevable.
2. L'article L. 761-1 du code de justice administrative stipule que "la partie perdante est condamnée aux dépens". Dans cette affaire, la cour a mis en exergue que, puisque Mlle D... avait perdu son recours, l'État (qui défendait le refus du visa) ne pouvait pas être considéré comme perdant, ce qui exclut la possibilité de condamner l'État à rembourser les frais juridiques demandés.
En résumé, cette décision illustre la nécessité pour les mineurs d’être représentés dans les instances judiciaires et confirme les règles concernant la charge des frais dans les contentieux administratifs.