Résumé de la décision
M. B...A... conteste un jugement du tribunal administratif ayant rejeté sa demande d'annulation de l'arrêté préfectoral du 24 juillet 2014, qui ordonnait sa reconduite à la frontière. M. A... soutient que l'arrêté est insuffisamment motivé, qu'il avait le droit de séjourner en France en vertu d'un titre italien, qu'il était de bonne foi, et qu'il ne peut pas retourner en Tunisie. La cour rejette sa requête, considérant que l'arrêté était légalement fondé.
Arguments pertinents
1. Insuffisance de la motivation de l'arrêté :
La cour estime que l'arrêté comporte un énoncé suffisamment précis des circonstances justifiant la mesure de reconduite, en particulier en se fondant sur l'article L. 533-1 du code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile. La cour conclut que le moyen relatif à l'insuffisance de motivation doit être écarté.
Citation : « l'arrêté litigieux comporte un énoncé suffisamment précis des circonstances de droit [...] indiquant que l'intéressé a été interpellé alors qu'il travaillait en méconnaissance des dispositions de l'article L. 5221-5 du code du travail ».
2. Situation de l'employeur :
La cour souligne que l'ignorance de l'employeur sur la possibilité d'employer M. A... ne change pas la légalité de l'arrêté. De plus, le titre de séjour italien ne donne pas le droit à M. A... de travailler en France sans autorisation, justifiant ainsi la mesure prise.
Citation : « un tel document n'autorisant nullement l'intéressé à occuper un emploi en France sans y avoir au préalable été autorisé ».
3. Choix du pays de reconduite :
La cour note que l'arrêté précise que M. A... peut être reconduit dans tout pays où il pourrait légalement entrer, y compris l'Italie. L'argument selon lequel il serait contraint de retourner en Tunisie est donc rejeté.
Citation : « M. A...pourra être reconduit dans tout pays où il serait légalement admissible, l'Italie étant expressément indiquée ».
Interprétations et citations légales
Dans cette décision, plusieurs articles de la législation sur l'entrée et le séjour des étrangers ont été appliqués pour étayer la légalité de l'arrêté :
- Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile - Article L. 533-1 : cet article permet la prise de mesures de reconduite à la frontière en cas de travail clandestin. La cour se réfère à cet article pour justifier la décision de reconduite.
- Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile - Article L. 5221-5 : cet article concerne les obligations liées à la réglementation du travail des étrangers, sur lequel le préfet s'appuie pour justifier l'interpellation de M. A... pour travail illégal.
En somme, la décision repose sur une interprétation stricte des articles régissant l'entrée et le séjour des étrangers, ainsi que sur une appréciation des faits qui révèle une application rigoureuse des normes en matière de travail des ressortissants étrangers en France.