Résumé de la décision
Le 3 février 2022, la cour administrative d'appel de Nantes a examiné la requête de Mme B..., qui souhaitait obtenir un sursis à exécution d'un jugement du tribunal administratif de Nantes daté du 26 mai 2021. Ce jugement l'obligeait à verser 1000 euros au département de Maine-et-Loire au titre des frais non compris dans les dépens. Mme B... soutenait que ce versement risquait de provoquer des conséquences difficilement réparables, notamment une expulsion de son logement. La cour a rejeté sa demande de sursis à exécution et les conclusions de Mme B... sur le fondement de l'article L. 761-1 du code de justice administrative, considérant que le département n'était pas la partie perdante.
Arguments pertinents
1. Inadéquation des preuves présentées : La cour a constaté que Mme B... n'a pas fourni de preuves suffisantes pour démontrer que le paiement de la somme de 1000 euros entraînerait des conséquences irréparables pour elle. La cour a noté que les éléments présentés concernent des dettes de loyers et d'électricité, mais n'incluent aucun détail sur ses revenus, ce qui limite la crédibilité de son argumentation.
2. Rejet du sursis : La cour a appliqué l'article R. 811-17 du code de justice administrative, selon lequel le sursis à exécution peut être accordé si "l'exécution de la décision de première instance attaquée risque d'entraîner des conséquences difficilement réparables et si les moyens énoncés dans la requête paraissent sérieux". En l'espèce, la cour a jugé que les conclusions de Mme B... ne remplissaient pas les conditions requises pour justifier un sursis.
3. Sollicitation des frais : Concernant les conclusions de Mme B... visant à obtenir une indemnisation au titre de l'article L. 761-1, la cour a statué que le département de Maine-et-Loire n'étant pas la partie perdante, il n'était pas en droit de lui verser les frais juridiques demandés.
Interprétations et citations légales
1. Article R. 811-15 du code de justice administrative : Cet article précise les conditions selon lesquelles la cour peut ordonner un sursis à exécution. Il précise que "lorsqu'il est fait appel d'un jugement de tribunal administratif prononçant l'annulation d'une décision administrative, la juridiction d'appel peut, à la demande de l'appelant, ordonner qu'il soit sursis à l'exécution de ce jugement". La cour a noté que Mme B... ne satisfaisait pas aux conditions légales pour obtenir un sursis.
2. Article R. 811-17 du code de justice administrative : Cet article mentionne que le sursis peut être ordonné si l'exécution de la décision attaquée "risque d'entraîner des conséquences difficilement réparables". La cour a jugé que les allégations de Mme B... ne prouvaient pas un risque de telles conséquences, compte tenu de l'insuffisance des éléments fournis sur sa situation économique.
3. Article L. 761-1 du code de justice administrative : Cet article stipule que la partie perdante peut être condamnée à verser à l'autre partie une somme pour couvrir les frais non compris dans les dépens. La cour a souligné que, dans ce cas, le département de Maine-et-Loire ne pouvait pas être considéré comme la partie perdante, annulant ainsi la demande de Mme B... pour le versement de frais.
En somme, la cour a rejeté la demande de sursis à exécution ainsi que les demandes d'indemnités, pour insuffisance de preuve sur les conséquences du jugement sur la situation de Mme B... et pour des raisons quant à la répartition des frais entre les parties.