Résumé de la décision
Dans la décision rendue par la Cour administrative d'appel de Paris, Mme A... C..., agissant pour le compte de sa mère, Mme D... C..., a contesté une décision de la commission départementale d'aide sociale, demandant l'annulation d'une récupération de trop-perçu concernant l'allocation personnalisée d'autonomie (APA) versée à sa mère. Les faits notables incluent un changement de statut de l'établissement où Mme C... était hébergée, qui est passé de "établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes" à "Logement Foyer". Cela a conduit à la conclusion que Mme C... ne pouvait plus bénéficier de l'APA en établissement, rendant ainsi la récupération du trop-perçu légale. La Cour a rejeté la requête, confirmant que l'indu devait être remboursé pour la période non prescrite.
Arguments pertinents
1. Changement de statut de l'établissement : La Cour a constaté que le changement de statut de la résidence de Mme C... a eu lieu sans que les autorités départementales en soient informées. Cela a entraîné des versements indus à hauteur de 3 269,70 euros, correspondant à la différence entre l'APA perçue et celle à laquelle elle aurait eu droit. Le président du conseil départemental a indiqué que les allocations ne doivent être versées qu'aux résidents d'établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD), ce qui n'est plus le cas depuis le 1er août 2011.
> "A compter du 1er août 2011, Mme C... ne pouvait donc plus bénéficier de l'allocation personnalisée d'autonomie en établissement".
2. Impossibilité de contester le bien-fondé de l'indu : La Cour a souligné que le manque d’information de la part de l’établissement sur la modification de statut ne disculpe pas Mme C... de l’indu à rembourser. La responsabilité de l'allocataire dans la gestion de son dossier est affirmée.
> "La circonstance que la directrice de l'établissement...ne l'ait pas prévenue du changement de statut...est sans incidence sur le bien-fondé de l'indu".
3. Évaluation des ressources de Mme C... : Le tribunal a également noté qu'en 2016, Mme C... disposait d'un revenu brut de 9 809 euros, ce qui ne justifierait pas une remise gracieuse sur le remboursement du trop-perçu. Il lui était loisible de demander un étalement du paiement.
> "Il ne ressort pas des pièces du dossier que Mme C... serait dans une situation de précarité justifiant une remise gracieuse de l'indu".
Interprétations et citations légales
1. Application de la prescription : L'article L. 232-25 du Code de l'action sociale et des familles précise que l'action pour le versement de l'APA se prescrit par deux ans et stipule également que toute action pour mise en recouvrement de sommes indûment versées doit respecter cette prescription, sauf en cas de fraude.
> Code de l'action sociale et des familles - Article L. 232-25 : "L'action du bénéficiaire pour le versement de l'allocation personnalisée d'autonomie se prescrit par deux ans".
2. Récupération des paiements indus : L'article D. 232-31 du même code énonce que tout paiement indu doit être récupéré, augmentant la légitimité de la décision de récupération des sommes versées à tort.
> Code de l'action sociale et des familles - Article D. 232-31 : "Tout paiement indu est récupéré par retenues sur le montant des allocations à échoir ou... par remboursement du trop-perçu".
Ces interprétations légales renforcent la décision de la Cour en établissant que le droit à l'APA est strictement conditionné par le statut des établissements et par les dispositions légales applicables en matière d’indus.