Résumé de la décision
Le cas concerne M. A...B..., qui demandait l'annulation d'un jugement du tribunal administratif de Paris du 10 octobre 2017, ainsi que l'indemnisation pour un préjudice d'anxiété résultant de son exposition au Médiator. Initialement, le tribunal avait rejeté sa demande, décision confirmée par un arrêt de la cour administrative d'appel de Paris le 21 décembre 2017, qui a statué sur le fond des demandes de M. B... et a rejeté ses prétentions. En conséquence, la cour administrative d'appel de Paris, saisie une nouvelle fois, a déclaré la requête de M. B... irrecevable, affirmant qu’elle avait déjà statué sur la même demande, ce qui avait épuisé sa compétence juridictionnelle.
Arguments pertinents
1. Compétence juridictionnelle épuisée :
La cour a affirmé que, suite à l'annulation par le Conseil d'État, elle avait statué sur le fond des demandes de M. B..., qui avait été rejeté pour absence de preuve de préjudice. En conséquence, il n'était pas possible de réexaminer cette même demande :
> "la demande de première instance de M. B...ayant été ainsi rejetée par une décision de la cour passée en force de chose jugée, la cour a épuisé sa compétence juridictionnelle".
2. Irrecevabilité de la requête :
Le tribunal a indiqué que M. B... ne pouvait pas, par le biais d’un appel contre le jugement du 10 octobre 2017, demander à la cour de statuer deux fois sur la même demande :
> "la requête de M. B...qui ne saurait, par le biais de l'appel interjeté contre le jugement du 10 octobre 2017, demander à la cour de statuer deux fois sur la même demande, est dès lors irrecevable”.
Interprétations et citations légales
La décision s'appuie sur plusieurs principes juridiques concernant la force de chose jugée et la compétence des juridictions administratives.
1. Force de chose jugée : L'arrêt de la cour administrative d'appel de Paris du 21 décembre 2017 a fait autorité, interdisant ainsi tout nouvel examen de la demande de M. B... selon le principe de la force de chose jugée, fondement essentiel du droit :
> "La chose jugée s'oppose à ce qu'une juridiction se prononce à nouveau sur une question ayant déjà fait l’objet d'un jugement devenu définitif".
2. Code de justice administrative - Article L. 761-1 : Cet article prévoit que les frais exposés par une partie aux instances sont à la charge de la partie perdante. Cependant, dans ce cas, étant donné la décision de rejet, la demande d'indemnisation de M. B... pour ses frais a été également rejetée, affirmant que :
> "la cour a épuisé sa compétence juridictionnelle".
Cette décision illustre les principes de l'ordre public judiciaire ainsi que la nécessité de prévenir des réexamens incessants des mêmes questions juridiques, respectant ainsi l’économie du procès.