Résumé de la décision
Dans l'affaire n° 21PA00878, le Tribunal administratif de Montreuil avait annulé, par un jugement en date du 29 janvier 2021, une décision implicite de rejet d'une demande de renouvellement de titre de séjour présentée par M. B..., au motif qu'elle était insuffisamment motivée. En appel, le préfet de la Seine-Saint-Denis conteste cette annulation, arguant notamment que la décision implicite avait été remplacée par une décision explicite de rejet datée du 23 juillet 2019. La Cour administrative d'appel annule le jugement du Tribunal administratif de Montreuil et rejette la demande de M. B..., concluant que la décision implicite ne pouvait plus être utilement contestée.
Arguments pertinents
1. Irrecevabilité de la demande de M. B... : Le préfet soutient que la demande d'annulation de M. B... était irrecevable et tardive. La Cour précise que la décision implicite de rejet, prise après un silence de l'administration de quatre mois, avait été substituée par une décision explicite de rejet.
2. Communication des motifs : La Cour rappelle que, selon le droit, une décision explicite de rejet remplace toute décision antérieure (implicite) et que M. B... ne pouvait donc pas contester le défaut de motivation de la décision implicite.
3. Suffisante motivation de la décision : La décision explicite de rejet du 23 juillet 2019 est considérée comme suffisamment motivée, un point que M. B... n'a pas contesté.
Interprétations et citations légales
1. Décision implicite et explicite : Les articles R. 311-12 et R. 311-12-1 du code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile stipulent que le silence de l'administration sur une demande crée une décision implicite au terme de quatre mois. Cependant, "une décision explicite de rejet intervenue postérieurement" annule et remplace la décision implicite (Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile - Articles R. 311-12 et R. 311-12-1).
2. Communication des motifs : L'article L. 232-4 du code des relations entre le public et l'administration, qui impose à l'administration de communiquer les motifs de sa décision, ne s'applique pas une fois qu'une décision explicite a été prise. La Cour indique donc que "cette décision implicite de rejet ne pouvait dès lors plus être utilement contestée" sur cette base, consolidant l'idée que la procédure administrative est régie par le principe de la clarté et de la transparence, mais qu'elle doit aussi respecter les délais et les formes administratives (Code des relations entre le public et l'administration - Article L. 232-4).
En somme, la décision de la Cour illustre l'importance de la distinction entre les décisions implicites et explicites ainsi que le principe selon lequel une décision explicite, lorsqu'elle est suffisante, annule l'effet d'une décision implicite antérieure.