Résumé de la décision
M. C..., ressortissant algérien, avait demandé l'admission au séjour en 2018 auprès de la préfecture du Val-de-Marne, qui a rejeté sa demande par décision implicite. M. C... a contesté ce rejet devant le Tribunal administratif de Melun, qui a annulé cette décision en juin 2020. Le préfet a alors interjeté appel de ce jugement. Entre-temps, le 18 juin 2019, M. C... a obtenu un titre de séjour, rendant sa demande initiale sans objet. La Cour administrative d'appel a annulé le jugement du Tribunal administratif de Melun, considérant que le litige était devenu sans objet, et a rejeté les conclusions de M. C... relatives aux frais d'instance.
Arguments pertinents
1. Tardiveté de la demande : Le préfet soutenait que la demande de M. C... en première instance était tardive. La Cour a reconnu que cette question pourrait avoir été pertinente, mais est allée au-delà en constatant que la situation avait changé suite à l'octroi d'un titre de séjour.
2. Demande devenue sans objet : La Cour a statué qu'« en raison de l’admission au séjour de M. C... survenue entre-temps, la demande était devenue sans objet ». Cela souligne que le changement de situation juridique d'un demandeur peut influencer considérablement l'issue d'un litige.
Interprétations et citations légales
1. Accord franco-algérien : La décision fait référence à l'« accord franco-algérien du 27 décembre 1968 relatif à la circulation, à l'emploi et au séjour en France des ressortissants algériens et de leurs familles », soulignant que les dispositions de cet accord régissent l'admission au séjour des ressortissants algériens. La Cour a déclaré que M. C... avait obtenu son titre de séjour sur le fondement de cet accord, ce qui a contribué à la conclusion que le jugement du Tribunal administratif était devenu sans objet.
2. Article L. 761-1 du code de justice administrative : La Cour a également mentionné cet article, qui prévoit que « les frais liés à l'instance sont à la charge de l'État lorsque le juge annule une décision administrative ». Cependant, dans ce cas, les conclusions de M. C... au titre de cet article ont été rejetées, car « l’octroi d'un titre de séjour s’est produit après l’appel formé par le préfet », ce qui signale que la demande antérieure n’a plus de base légale après la décision d'admission au séjour.
En conséquence, la décision établit clairement comment un changement de la situation des parties dans un litige peut influencer l'issue, même si les parties n'informent pas le tribunal de cette évolution. La Cour a agi pour éviter que des décisions soient rendues sur des demandes ne relevant plus d'un problème juridique pertinent.