Résumé de la décision
M. B..., un ressortissant algérien, a été expulsé de France par un arrêté du 14 juin 1993. Après son retour en France en octobre 1998 et un nouvel éloignement vers l'Algérie en juillet 2017, M. B... a demandé l'abrogation de l'arrêté d'expulsion, qui a été refusée par le ministre de l'intérieur par une décision du 2 août 2017. Contestant cette décision, M. B... a saisi le Tribunal administratif de Paris qui a rejeté sa demande par un jugement du 29 juin 2018. M. B... a alors interjeté appel, mais le ministre de l'intérieur a informé M. B... qu'il allait réexaminer sa demande d'abrogation, soutenant que la décision du 2 août 2017 avait été implicitement abrogée. Par conséquent, la Cour a considéré que la requête de M. B... était devenue sans objet, déclarant qu'il n'y avait pas lieu de statuer.
Arguments pertinents
1. Absence de décision d'exécution : Le ministre de l'intérieur a soutenu que la décision attaquée du 2 août 2017 avait été implicitement abrogée car une nouvelle demande d'examen avait été initiée. La Cour a accepté cet argument, estimant que "cette décision n'a reçu aucune exécution" et, par conséquent, la requête de M. B... était devenue sans objet.
2. Le caractère d’irrecevabilité : Le ministre de l'intérieur a soulevé que la requête était tardive en vertu des délais d'appel, ce que la Cour a pu examiner, mais a finalement estimé superflu étant donné le constat d'abrogation.
Interprétations et citations légales
1. Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile : L'article L. 522-1 stipule que la commission d'expulsion doit être consultée avant qu'une décision d'expulsion soit adoptée. Cet élément a été cité par M. B... pour soutenir que la décision contestée était viciée. Toutefois, cela n'a pas été examiné dans le détail par la Cour, car le point décisif fut l'examen du caractère sans objet de la demande.
2. Convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales : M. B... a également allégué la violation de l'article 8, qui garantit le droit au respect de la vie privée et familiale. La décision de la Cour n’a pas eu à se prononcer sur cette question, puisqu’elle a surtout noté que le problème de statut juridique de M. B... allait être réexaminé par l’administration.
En conclusion, la décision de la Cour a été prise en se fondant sur l'absence de décision d'exécution et l’abrogation implicite de l'action administrative précédente, laissant ainsi M. B... avec une opportunité de redemander son statut d’immigration sans la contrainte d’une décision antérieure.