Résumé de la décision
La SAS Duons a introduit une requête auprès de la Cour, par laquelle elle contestait un jugement du Tribunal administratif de Paris qui avait rejeté sa demande de décharge d'une cotisation supplémentaire d'impôt sur les sociétés pour l'exercice 2012, ainsi que des pénalités afférentes. La société revendiquait un crédit d'impôt recherche portant sur une facture de sous-traitance, en affirmant que les travaux réalisés étaient éligibles. Cependant, le Ministre a souligné qu’un dégrèvement sur les intérêts et pénalités avait déjà été appliqué suite à un redressement judiciaire de la société. La Cour a, en fin de compte, rejeté le surplus des conclusions de la SAS Duons, considérant qu'aucune dépense éligible n'avait été établie.
Arguments pertinents
1. Sur le dégrèvement : Le Ministre a fait valoir qu'à la suite du redressement judiciaire, la SAS Duons avait bénéficié d'un dégrèvement de plein droit des intérêts de retard et pénalités, d'un montant de 16 680 euros. La Cour a constaté qu'il n'y avait pas lieu de statuer sur les conclusions relatives à ce dégrèvement.
2. Sur l'éligibilité des dépenses au crédit d'impôt recherche : La Cour a jugé que, bien que la SAS Duons ait présenté une facture de sous-traitance et soutenu que ce projet était éligible au crédit d'impôt recherche, il a été établi que les dépenses en question ne correspondaient pas à des opérations de recherche et développement. En outre, bien qu’une société agréée par le ministre de la recherche ait été impliquée, les dépenses exposées n’étaient pas admissibles.
Citations pertinentes :
- "aucune dépense de sous-traitance n'a été exposée par la société requérante au profit de la société Duons Systèmes pour le projet SR 500 Haute capacité."
- "la facture litigieuse ne concerne pas des opérations de recherche et développement."
Interprétations et citations légales
Les dispositions législatives appliquées dans cette décision proviennent du Code général des impôts, en particulier l'article qui définit le crédit d'impôt recherche (C.G.I. - Article 244 quater B). Cet article stipule que les entreprises peuvent bénéficier d'un crédit d'impôt sur les dépenses de recherche exposées pendant l'année et précise :
- I. Les entreprises éligibles : Les entreprises industrielles, commerciales, ou agricoles peuvent bénéficier de ce crédit d'impôt.
- II. Définition des dépenses éligibles : Les dépenses incluent notamment celles engendrées pour des opérations confiées à des organismes de recherche agréés.
L’interprétation de ces textes par la Cour souligne la nécessité pour la SAS Duons de prouver que les dépenses contestées s'inscrivent dans le cadre de la définition légale des dépenses de recherche, ce qui n'a pas été le cas dans cette instance. Les conclusions de la Cour soulignent l'importance de la documentation et de la nature des travaux pour justifier l’éligibilité au crédit d'impôt.
En somme, la décision établit un précédent où l'importance de la rigueur documentaire et du respect des définitions légales en matière de crédit d'impôt recherche a été mise en lumière, infléchissant ainsi les obligations des entreprises en matière de justification des dépenses éligibles.