Résumé de la décision
M. et Mme B... ont contesté un jugement du Tribunal administratif de Paris qui avait rejeté leur demande de réduction de la cotisation d'impôt sur le revenu pour l'année 2011 relativ à l'activité de chirurgien-dentiste de M. B... Les requérants soutenaient que l'administration fiscale avait omis de déclarer sa créance auprès du liquidateur judiciaire, en violation de l'article L. 622-24 du code de commerce, rendant cette créance inopposable. La Cour administrative d'appel a confirmé la décision du tribunal de première instance, considérant que les arguments des requérants étaient inopérants dans le cadre de ce litige sur l'assiette de l'impôt.
Arguments pertinents
1. Inopérance du moyen soulevé : La Cour a jugé le moyen tiré de la déclaration de créance inopérant, en se fondant sur le fait qu'il concernait le recouvrement et non l'assiette de l'impôt. Ainsi, le litige restant centrée sur l'imposition, les requérants n'étaient pas fondés à invoquer les obligations de l'administration fiscale en relation avec la procédure collective.
- Citation pertinente : "le moyen soulevé par M. et Mme B...tiré de ce que le comptable public n'aurait pas déclaré la créance de l'administration fiscale [...] est inopérant dans le cadre du présent litige qui concerne l'assiette de l'impôt."
2. Doctrine administrative : La Cour a également refusé de prendre en compte la doctrine administrative BOI-REC-EVTS-10-30-20150707, qui était postérieure à l'imposition litigieuse et qui relevait également du recouvrement.
- Citation pertinente : "les requérants ne peuvent, pour ce même motif, se prévaloir de la doctrine administrative [...] qui concerne le recouvrement et qui de surcroît est postérieure à l'imposition litigieuse."
Interprétations et citations légales
1. Article L. 622-24 du code de commerce : Ce texte impose à l'administration fiscale, comme à tout créancier, de déclarer ses créances dans le cadre d'une procédure collective. Cependant, dans le cas présent, la Cour a estimé que cette obligation ne pouvait pas affecter l'assiette de l'impôt. Cela illustre bien la distinction entre l'assiette et le recouvrement en matière fiscale.
2. Article L. 281 du livre des procédures fiscales : Cet article précise que les contestations doivent se concentrer sur la régularité de l'acte ou l'existence de l'obligation à payer. La Cour a considéré que le litige soulevé par M. et Mme B... touchait au recouvrement, ce qui ne pouvait pas être traité dans le cadre de leur demande sur l'assiette de l'impôt.
- Citation pertinente : "Les contestations ne peuvent porter que : 1° Soit sur la régularité en la forme de l'acte ; 2° Soit sur l'existence de l'obligation de payer, [...] sur tout autre motif ne remettant pas en cause l'assiette et le calcul de l'impôt."
En conclusion, la décision de la Cour administrative d'appel confirme la nécessité de faire une distinction claire entre les questions de recouvrement et d’assiette dans les litiges fiscaux, tout en réaffirmant que l'administration fiscale a des obligations distinctes qui ne s'appliquent pas nécessairement dans le cadre des contestations sur l'imposition elle-même.