Résumé de la décision
M. et Mme B... ont contesté un jugement du tribunal administratif de Versailles relatif à des impositions supplémentaires d'impôt sur le revenu et de contributions sociales, fondées sur des revenus réputés distribués par la SARL Amana Construction BTP, société dont Mme B... est la gérante et l'associée à hauteur de 50 %. Ils ont soutenu que la vérification de comptabilité était irrégulière et que les méthodes de reconstitution du chiffre d'affaires utilisées par l'administration fiscale étaient viciées. La cour a finalement rejeté leur requête, confirmant le jugement du tribunal administratif, considérant que l'administration avait correctement établi la base des impositions contestées.
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Arguments pertinents
1. Indépendance des procédures : La cour souligne que "le principe d'indépendance des procédures s'oppose à ce que les requérants se prévalent utilement d'une éventuelle irrégularité [de la SARL Amana Construction BTP]". Cela signifie qu'une irrégularité dans la procédure d'imposition d'une société ne peut pas servir à justifier la contestation des impositions des associés.
2. Établissement du bénéfice net : L'article 38 du code général des impôts définit le bénéfice net comme "la différence entre les valeurs de l'actif net à la clôture et à l'ouverture". L'administration a établi que les impositions supplémentaires étaient notifiées dans le respect de la procédure contradictoire, ce qui impose à l'administration de prouver le bien-fondé des impositions contestées.
3. Méthode de reconstitution : La cour a jugé que la méthode de reconstitution du chiffre d'affaires, en utilisant les encaissements des comptes bancaires, avait été appropriée, et que les méthodes alternatives proposées par les requérants n'étaient pas plus fiables. Ainsi, elle conclut que "la méthode qu'elle a suivie n'est pas radicalement viciée ni excessivement sommaire".
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Interprétations et citations légales
- Indépendance des procédures : La cour applique le principe de séparation des voies d'action en matière fiscale, indiquant que les irrégularités potentielles d'une société ne peuvent pas affecter les impositions des associés (ce qui fait implicitement référence à la doctrine administrative de la séparation des procédures).
- Code général des impôts - Article 38 : Ce texte précise comment le bénéfice net est calculé, établissant les bases pour une évaluation correcte des impositions. C'est cette base qui a permis à la cour d'évaluer la légitimité des impositions contestées, en notant que "le bénéfice net est constitué par la différence entre les valeurs de l'actif net".
- Règle de rattachement des produits : La cour mentionne que "les encaissements portés sur ses comptes bancaires [...] correspondent au chiffre d'affaires taxable et ont donné lieu à l'émission de factures le jour même". Ceci est fondamental pour démontrer que la méthode de l'administration respecte le principe de la reconnaissance des produits en lien avec la réalité économique de l'entreprise.
Dans l'ensemble, cette décision souligne l'importance de la procédure contradictoire en droit fiscal, la nécessité d'une bonne méthode de reconstitution des bénéfices et le respect du cadre juridique établi par le Code général des impôts.