Résumé de la décision
M. et Mme A... ont introduit une requête devant la cour afin d'annuler un jugement du Tribunal administratif de Montreuil qui a rejeté leur demande de décharge des cotisations supplémentaires d'impôt sur le revenu pour les années 2012 et 2013, suite à une remise en cause de leur droit au crédit d'impôt pour l'emploi d'un salarié à domicile. Ils ont contesté cette décision en invoquant le principe d'égalité devant la loi et des considérations liées à la loi Chossy de 1996, qui garantit une prise en charge spécifique pour les personnes autistiques. La cour a rejeté leur requête, confirmant la décision du tribunal et déclarant que les conclusions au titre de l'article L. 761-1 du code de justice administrative devaient également être rejetées.
Arguments pertinents
1. Incompétence du juge administratif : La cour a d'abord rappelé qu'elle n'avait pas compétence pour connaître de la légalité des décisions portant rejet des réclamations préalables. À ce titre, la demande d'annulation de la décision de rejet du 4 décembre 2015 doit être rejetée.
> "Il n'appartient pas au juge de l'impôt de connaître de conclusions tendant à l'annulation de la décision portant rejet de la réclamation préalable d'un contribuable."
2. Conditions d'éligibilité au crédit d'impôt : La cour a ensuite constaté que Mme A... ne remplissait pas les conditions requises pour bénéficier du crédit d'impôt, puisque elle n’avait exercé aucune activité professionnelle. En conséquence, le service des impôts a correctement limité les contribuables à une réduction d'impôt à un taux inférieur.
> "Il est constant qu'au cours des années en cause, Mme A...n'a exercé aucune activité professionnelle et n'a pas été inscrite sur la liste des demandeurs d'emploi."
Interprétations et citations légales
1. Différence de traitement : M. et Mme A... ont argué que la distinction entre crédit d'impôt et réduction d'impôt violait le principe d'égalité, protégé par l'article 6 de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789. La cour a indiqué qu'elle n'était pas habilitée à se prononcer sur la conformité des dispositions législatives avec la Constitution en dehors des procédures spécifiques.
> "Il n'appartient pas au juge administratif (...) de se prononcer sur un moyen tiré de la non-conformité de dispositions législatives aux droits et libertés garantis par la Constitution."
2. Application de la loi Chossy : Concernant le lien entre le refus du crédit d'impôt et la loi Chossy, la cour a statué que les requérants ne pouvaient pas invoquer cette loi pour contester le rejet de leur demande de crédit d'impôt, ce qui souligne l'importance de respecter les pré-requis juridiques spécifiques liés à chaque disposition.
> "Les requérants ne peuvent utilement soutenir que le refus de leur accorder le crédit d'impôt litigieux méconnaitrait la loi n° 96-1076."
En somme, la décision met en avant la rigueur de l’application des dispositions fiscales et la nécessité de répondre à des critères stricts pour bénéficier d’avantages fiscaux, tout en précisant les limites d’intervention du juge administratif sur ces questions.