Résumé de la décision :
Dans cette affaire, la commune de Bonneuil-en-France a contesté un jugement du Tribunal administratif de Cergy-Pontoise qui avait annulé un arrêté du maire relatif à une déclaration préalable de M. et Mme C... pour la division de leur terrain en quatre lots. La commune soutenait que la marge d'isolement de 6 mètres dans le secteur UG b du plan local d'urbanisme rendait le lot à bâtir inconstructible. La Cour a annulé le jugement du tribunal, considéré comme erroné, et a rejeté la demande de M. et Mme C..., leur imposant de verser 2 000 euros à la commune pour les frais de justice.
Arguments pertinents :
1. Insuffisance de motivation du jugement : La commune a fait valoir que le jugement attaqué était insuffisamment motivé dans sa réponse aux arguments présentés. La Cour a implicitement reconnu que cette insuffisance pouvait influencer la légalité de la décision.
2. Interprétation des règles d'urbanisme : La commune a soutenu que le règlement applicable à la zone UG b impose une distance fixe de 6 mètres pour la marge d'isolement, ce qui est corroboré par le rapport de présentation du plan local d'urbanisme. La Cour a ainsi affirmé que :
> « ...au secteur UG b de la commune de Bonneuil-en-France, la largeur des marges d'isolement est au moins égale à 6 mètres. »
3. Applicabilité des exceptions : Un point clé de la décision était l'affirmation que l'exception à la règle d'isolement — autorisant éventuellement l'implantation sur une limite séparative dans d'autres secteurs — ne s'appliquait pas dans le secteur UG b, ce qui a soutenu la logique suivant laquelle des marges d’isolement plus strictes étaient nécessaires pour préserver l'aménagement du territoire.
Interprétations et citations légales :
1. Interprétation du plan local d'urbanisme : L'article UG 7 du plan local d'urbanisme est central dans cette affaire. Il stipule clairement la nécessité d'une marge minimum de 6 mètres dans le secteur UG b, qui est interprété par la Cour comme signifiant que cette distance fixe interdit effectivement l'usage d’un lot d'une largeur de façade inférieure à 12 mètres pour la construction. C'est ce que précise le jugement :
> « ...la largeur des marges d'isolement est au moins égale à 6 mètres. »
2. Rôle du rapport de présentation : La Cour souligne également que les indications du rapport de présentation peuvent être prises en compte pour interpréter les dispositions du plan local.
> « ...le juge administratif est fondé à prendre en considération, sans les rendre opposables, les indications contenues dans le rapport de présentation pour interpréter les dispositions du plan. »
3. Article L. 761-1 du code de justice administrative : Cette disposition a été utilisée pour justifier la décision d'imposer des frais à M. et Mme C... puisque la commune n'était pas la partie perdante du litige.
> « ...les dispositions de l'article L. 761-1 du code de justice administrative font obstacle à ce que soit mis à la charge de la commune de Bonneuil-en-France ... le versement de la somme que M. et Mme C... demandent. »
Cette décision illustre l'importance de l'interprétation correcte des règlements d'urbanisme dans les litiges relatifs aux constructions et aux aménagements du territoire.