Résumé de la décision
La décision rendue par le Tribunal administratif de Cergy-Pontoise concerne l'inexécution d'un jugement antérieur daté du 18 décembre 2017, qui avait annulé une délibération du conseil municipal de Soisy-sous-Montmorency. Ce jugement avait enjoint la commune de récupérer des indemnités perçues par des élus sur la base de la délibération annulée, imposant une astreinte de 100 euros par jour de retard. Après la constatation de l'inexécution de cette injonction, le tribunal a liquidé l'astreinte à hauteur de 53 200 euros, dont deux tiers ont été affectés au budget de l’État, tandis qu'un tiers doit être versé à M. C..., un membre du conseil municipal concerné. Les conclusions de la commune sur le fondement de l'article L. 761-1 du code de justice administrative ont également été rejetées.
Arguments pertinents
1. Inexécution du jugement : La commune de Soisy-sous-Montmorency a été jugée pour ne pas avoir exécuté l'injonction de recouvrement des indemnités, malgré ses affirmations de conformité. Le tribunal a noté, "la commune de Soisy-sous-Montmorency doit être regardée comme s'étant abstenue d'exécuter entièrement le jugement" sans justifications valables.
2. Liquidation de l'astreinte : En appliquant l’article L. 911-7 du code de justice administrative, le tribunal a procédé à la liquidation de l'astreinte pendant la période de retard, à savoir du 4 juillet 2019 au 17 décembre 2020, et a décidé d'affecter une part de 35 466,66 euros à l'État, en se fondant sur des dispositions qui permettent une telle affectation.
Interprétations et citations légales
1. Inexécution d'un jugement : Selon le Code de justice administrative - Article L. 911-4, toute partie intéressée peut demander l'exécution d'un jugement en cas d’inexécution. Cette disposition souligne la nécessité pour les collectivités d'assurer l'application des décisions judiciaires.
2. Astreinte : L’article R. 921-6 précise que la juridiction peut prononcer une astreinte pour garantir l'exécution de ses décisions. Le tribunal a effectivement fait usage de cette mesure en fixant un montant de 100 euros par jour de retard pour l'inexécution constatée.
3. Liquidation de l'astreinte : En vertu des articles L. 911-7 et L. 911-8, le tribunal a liquidé l'astreinte et a décidé d'affecter une partie de celle-ci au budget de l'État. Le tribunal affirme que "la juridiction peut décider qu'une part de l'astreinte ne sera pas versée au requérant", montrant ainsi qu'il a le pouvoir d'adapter les sanctions pour en assurer l'efficacité.
Conclusion
La décision du tribunal illustre l'importance de l'exécution des décisions de justice par les collectivités territoriales et l’application rigoureuse des notions d'astreinte en cas de non-respect. Elle révèle également la flexibilité que le système judiciaire français offre quant à l'affectation des astreintes, renforçant ainsi le principe de responsabilité des collectivités dans la gestion des deniers publics.