Résumé de la décision
M. A..., ressortissant marocain, a introduit une requête pour contester le jugement du Tribunal administratif de Versailles qui a rejeté sa demande d'annulation d'un arrêté préfectoral. Cet arrêté du 26 novembre 2014 refusait un titre de séjour à M. A... et l'obligeait à quitter le territoire français. M. A... avait sollicité l'asile, qui fut rejeté par l'OFPRA, puis confirmé par la CNDA. La Cour a décidé de rejeter sa requête, considérant que le préfet avait agi conformément à la loi en refusant le titre de séjour et en n'étant pas tenu de l’auditionner dans ce cadre.
Arguments pertinents
Les arguments clés de la décision s'articulent autour des points suivants :
1. Examens des demandes de titre de séjour :
La loi n° 91-647 du 10 juillet 1991 et le code de l'entrée et du séjour des étrangers précisent que le préfet doit examiner une demande de titre de séjour lorsque le statut de réfugié ou la protection subsidiaire n’est pas accordé. M. A... n'a pas établi sa situation personnelle distinctement pour que le préfet prenne en compte d'autres motifs.
> "Sauf si sa présence constitue une menace pour l'ordre public, la carte de séjour temporaire prévue [...] est délivrée de plein droit à l'étranger qui a obtenu le bénéfice de la protection subsidiaire" (Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile - Article L. 313-13).
2. Droits de la défense et droit d'être entendu :
La Cour se réfère à l'arrêt Mukarubega (C-166/13) qui indique que l'article 41 de la Charte des droits fondamentaux de l'Union européenne, concernant le droit à être entendu, n'est pas applicable aux procédures relatives au droit de séjour d'un étranger. Par conséquent, M. A... ne peut soutenir qu'il a été privé de son droit à être entendu.
> "L'intéressé ne peut utilement invoquer les dispositions de cet article pour soutenir qu'il aurait été privé du droit à être entendu".
Interprétations et citations légales
Les interprétations des textes de loi appliqués dans cette décision s'articulent autour des principes suivants :
1. L’examen de la situation personnelle :
Le Tribunal rappelle qu'il est de la responsabilité de M. A... de présenter des éléments qui justifient une demande de titre de séjour autre que son recours à l'asile, ce qui n’a pas été fait.
2. La légitimité du refus de titre de séjour :
Suite au rejet définitif de sa demande d'asile, le préfet a une obligation légale de refuser le titre de séjour. Cependant, il a toujours la possibilité d'examiner d'autres fondements pour un potentiel séjour, mais c'est à M. A... de démontrer que son expulsion n’est pas justifiée.
3. Application des droits fondamentaux :
L'arrêt Mukarubega a établi des limites quant aux droits procéduraux que peuvent revendiquer les étrangers dans le cadre du droit d'asile. Cela est significatif pour des cas similaires où les droits de la défense sont invoqués dans le contexte du séjour des étrangers.
> "Le préfet n'aurait pas procédé à l'examen de sa situation pour lui refuser un titre de séjour [...] ne peut qu'être écarté".
En conclusion, la décision précise que M. A... ne peut pas contester le jugement du Tribunal administratif, mettant l'accent sur sa responsabilité dans l'établissement de sa situation, tout en clarifiant les limites des droits fondamentaux dans le cadre des procédures administratives de séjour.