Résumé de la décision
Mme A..., agent technique d'un lycée a contesté un changement d'affectation intervenu en janvier 2013, demandant la réexécution d'un arrêt de la Cour administrative d'appel de Versailles qui annulait cette décision. Par une ordonnance du 20 septembre 2018, la Cour a considéré que Mme A... avait été rétablie dans ses fonctions depuis juillet 2015 et que l'administration avait pris les mesures nécessaires suite à l'arrêt de 2015. En conséquence, la Cour a rejeté sa requête en tant que non fondée, tant pour l'exécution de l'arrêt que pour les demandes indemnitaires relatives à un prétendu retard d'exécution.
Arguments pertinents
1. Exécution de l'arrêt de 2015 : La Cour a déterminé que Mme A... avait, en effet, retrouvé ses fonctions d'encadrement en juillet 2015 et que la réorganisation du service de restauration avait conduit à une nouvelle répartition des responsabilités, ce qui signifiait que l'arrêt avait été exécuté, « Mme A...n'est pas fondée à soutenir que la décision juridictionnelle annulant son changement d'affectation n'a pas été exécutée ».
2. Absence de retard fautif de l'administration : La Cour a aussi conclu que l'administration ne pouvait pas être considérée comme responsable d'un retard d'exécution, en indiquant que « l'administration ne peut être regardée comme ayant exécuté l'arrêt du 28 mai 2015 avec un retard fautif ».
Interprétations et citations légales
1. Article L. 911-4 du Code de justice administrative : Cet article stipule que, en cas d'inexécution d'un arrêt, la partie intéressée peut demander à la juridiction d'assurer l'exécution de l'arrêt, définissant ainsi un cadre pour l'exécution des décisions judiciaires. L'article précise : « En cas d'inexécution (...) d'un arrêt, la partie intéressée peut demander (...) à la cour administrative d'appel qui a rendu le jugement d'en assurer l'exécution ».
2. Obligations de réintégration : La Cour a rappelé qu’il existe une obligation légale de réintégration en cas d'annulation d'une mutation illégale, à moins que celle-ci ne soit impossible. En effet, il est spécifié que « l'annulation de la décision ayant illégalement muté un agent public oblige l'autorité compétente à replacer l'intéressé dans l'emploi qu'il occupait précédemment ».
Cette décision illustre ainsi comment le respect des procédures et des réorganisations administratives peut justifier la non-exécution d'un ordre judiciaire, en particulier dans le cadre des relations administratives du secteur public.