Résumé de la décision
Mme A..., brigadier de police, a demandé l'annulation d'un jugement du tribunal administratif de Versailles, qui avait annulé un arrêté l'invalidant et rejeté ses conclusions indemnitaires pour irrecevabilité. L'État a abrogé l’arrêté l'autorisant à faire valoir ses droits à la retraite, invoquant qu'elle n'avait pas interrompu son activité pour élever sa fille. La Cour administrative d'appel a, cependant, rejeté l’appel concernant les conclusions indemnitaires, considérant qu’il ne relevait pas de sa compétence, mais que ce litige devait être transmis au Conseil d'État en raison de son caractère de litige en matière de pensions.
Arguments pertinents
1. Irrecevabilité des conclusions indemnitaires : La Cour a constaté que les conclusions indemnitaires de Mme A... résultaient directement de l’illégalité de l’arrêté qui avait abrogé son admission à la retraite. Il a été stipulé que "les conclusions indemnitaires présentées par Mme A... constituent un litige en matière de pension", ce qui indique que ce type de litige ne relève pas de la compétence des cours administratives d'appel.
2. Transmission au Conseil d'État : La décision de transmettre le dossier au Conseil d'État repose sur l'argument que "les conclusions de Mme A... ne relèvent pas de la voie de l'appel" mais de celle de la cassation. La Cour a appliqué les dispositions de l’article R. 811-1 du Code de justice administrative, qui limitent l’appel dans les litiges en matière de pensions.
Interprétations et citations légales
Le jugement de la Cour repose sur plusieurs articles et principes du Code de justice administrative :
- Code de justice administrative - Article R. 811-1 : Cet article stipule que certaines décisions de premier et dernier ressort, notamment en matière de pensions, ne peuvent être appelées que devant le Conseil d'État. La phrase clé est "le tribunal administratif statue en premier et dernier ressort : (...) 7° Sur les litiges en matière de pensions".
- Code de justice administrative - Article R. 351-2 : Cet article prévoit la transmission des dossiers au Conseil d'État lorsqu'il y a une question de compétence concernant un litige en matière de pensions. La Cour a appliqué cette disposition en déclarant : "qu'il y a lieu, dès lors, de transmettre la requête de Mme A...au Conseil d'État".
En résumé, la décision souligne la distinction entre les compétences des juridictions administratives en matière de pensions et les voies de recours appropriées, illustrant l'importance de la régularité des demandes indemnitaire dans le cadre du contentieux administratif.