Résumé de la décision
Mme J... épouse B..., ressortissante algérienne, a contesté un arrêté du préfet du Val-d'Oise qui rejetait sa demande de titre de séjour et lui imposait une obligation de quitter le territoire français. Elle soutenait que cette décision était entachée d'incompétence, méconnaissait l'article 8 de la Convention européenne des droits de l'homme, et était le résultat d'une erreur manifeste d'appréciation. Le Tribunal administratif de Cergy-Pontoise a rejeté sa demande, confirmant la légalité de l'arrêté préfectoral.
Arguments pertinents
1. Incompétence de l'autorité signataire : Le tribunal a écarté le moyen d'incompétence en confirmant que la délégation de signature accordée au directeur des migrations et de l'intégration était valide et que l'autorité signataire de l'arrêté litigieux était bien compétente.
2. Droit au respect de la vie privée et familiale : Le tribunal a examiné les arguments relatifs à l'article 8 de la Convention européenne des droits de l'homme, concluant que l'arrêté n'avait pas porté une atteinte disproportionnée au droit de Mme J... épouse B... au respect de sa vie familiale. Il a noté que la communauté de vie avec son mari n'était pas suffisamment établie à la date de l'arrêté, et que Mme J... avait encore des attaches en Algérie.
> "Il s'ensuit que les moyens tirés de la méconnaissance des stipulations de l'article 8 de la convention de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales et de l'erreur manifeste d'appréciation doivent être écartés."
3. Circulaire du 28 novembre 2012 : Le tribunal a également rejeté l'argument selon lequel la circulaire aurait dû conduire à une dérogation à la procédure de regroupement familial, en précisant que ces lignes directrices n'avaient pas de valeur réglementaire.
Interprétations et citations légales
1. Article 8 de la Convention européenne des droits de l'homme : Cet article garantit le droit au respect de la vie privée et familiale. Le tribunal a interprété que toute ingérence dans ce droit doit être justifiée par des raisons légitimes et proportionnées.
> "Il ne peut y avoir ingérence d'une autorité publique dans l'exercice de ce droit que pour autant que cette ingérence est prévue par la loi et qu'elle constitue une mesure qui, dans une société démocratique, est nécessaire..."
2. Code de justice administrative - Article L. 761-1 : Cet article stipule que l'État peut être condamné à payer une somme au titre des frais exposés par une partie. Le tribunal a rejeté les conclusions de Mme J... épouse B... en ce sens, considérant qu'elle n'était pas fondée dans sa demande d'annulation de l'arrêté.
> "Par voie de conséquence, ses conclusions présentées à fin d'injonction et au titre de l'article L. 761-1 du code de justice administrative doivent être rejetées."
En conclusion, le tribunal a confirmé la légalité de l'arrêté préfectoral, rejetant les arguments de Mme J... épouse B... sur la base de l'incompétence, de la méconnaissance des droits de l'homme, et de l'absence de valeur réglementaire des circulaires invoquées.