Résumé de la décision
Dans cette affaire, M. A... C..., agent de production et membre du comité d'établissement, conteste la validité de son licenciement par la société Kalhyge 2, suite au refus d'autorisation de licenciement par l'inspecteur du travail. Bien que le tribunal administratif de Montreuil ait annulé la décision du ministre du travail, la cour administrative d'appel de Versailles, par un arrêt ultérieur, a annulé ce jugement du tribunal administratif, rendant les conclusions en appel de M. C... sans objet. En conséquence, la cour a décidé de faire droit à sa demande indemnitaire en lui accordant 50 euros, tout en rejetant le surplus des conclusions.
Arguments pertinents
1. Licenciement nul après la période de protection : M. C... soutient que son licenciement est nul car il a été prononcé postérieurement à la période de protection, bien que les faits invoqués aient eu lieu durant cette période.
2. Offre de reclassement : Il argumente que l'offre de reclassement qui lui a été faite n'était ni ferme ni définitive. Par conséquent, il ne peut être considéré comme ayant refusé une modification légitime de son contrat de travail, comme l'indique l'article L. 1222-6 du Code du travail.
3. Indépendance des décisions administratives : M. C... fait valoir que la décision d'homologation du plan de sauvegarde de l'emploi par le directeur régional ne devrait pas influencer la décision finale du ministre chargé du travail concernant l'autorisation de licenciement.
Interprétations et citations légales
1. Nul licenciement après protection : Le principe selon lequel un licenciement doit être jugé comme nul lorsqu'il est prononcé après la période de protection, même pour des faits commis durant celle-ci, est en accord avec la jurisprudence. Cela vise à protéger les représentants des salariés contre des mesures de rétorsion.
2. Offre de reclassement (Code du travail - Article L. 1222-6) : Cet article stipule que la modification du contrat de travail doit être acceptée par le salarié et ne peut être imposée unilatéralement par l'employeur sans un véritable engagement à reclasser le salarié. La jurisprudence souligne que l'offre de reclassement doit être claire et précise pour en assurer le caractère ferme.
3. Homologation et refus de licenciement : Les décisions administratives sont également interprétées comme indépendantes. La cour a rappelé que la décision d'homologation du plan de sauvegarde n'affecte pas le droit du ministre de refuser un licenciement, ce qui est fondamental pour équilibrer les principes de sauvegarde de l'emploi et de protection des salariés.
4. Droits aux dépens (Code de justice administrative - Article L. 761-1) : Cet article permet à un justiciable d'obtenir le remboursement de ses frais de justice si ses conclusions sont accueillies. La cour a estimé que l'État devait verser 50 euros à M. C... pour ses frais de justice, en dépit du rejet des conclusions de la société Kalhyge 2.
Cette décision illustre l'importance de l'application stricte des règles qui protègent les droits des salariés, notamment les représentants du personnel, face à des licenciements pouvant être motivés par des actes de gestion jugés répressifs.