Résumé de la décision
M. A..., adjoint technique territorial à Colombes, contestait sa mutation en tant qu'agent de sécurité par une décision prise le 21 avril 2015, considérée comme discriminatoire et ayant des conséquences néfastes sur sa carrière et sa rémunération. Il demandait la réintégration dans son poste précédent et des dommages-intérêts. Le Tribunal administratif de Cergy-Pontoise avait partiellement fait droit à sa demande en le condamnant à 5 000 euros, mais la commune a fait appel. La Cour a finalement rejeté la demande de M. A..., considérant que la mutation ne constituait pas une mesure susceptible de recours étant une simple mesure d'ordre intérieur et a réformé le jugement sur le montant des dommages-intérêts.
Arguments pertinents
1. Nature de la décision de mutation : La Cour a stipulé que les décisions concernant l'affectation des agents publics, lorsqu'elles ne portent pas atteinte aux droits, prérogatives ou à la rémunération, sont considérées comme des mesures d'ordre intérieur. En conséquence, elles ne peuvent être contestées par voie de recours administratif. La Cour a affirmé : "Les mesures prises à l'égard d'agents publics [...] constituent de simples mesures d'ordre intérieur insusceptibles de recours."
2. Absence de discrimination : Le requérant n'a pas fourni de preuves concrètes de discrimination résultant de cette mutation. La Cour a noté que "la discrimination dont se prévaut le requérant n'est pas démontrée".
3. Indemnisation pour préjudice moral : Étant donné que le changement d'affectation a été classé comme une mesure d'ordre intérieur, la Cour a déterminé que la responsabilité de la commune ne pouvait être engagée pour les conséquences de cette mesure, même si le requérant a subi des arrêts de travail en raison de cette situation. "Par suite, [...] la responsabilité de la commune ne saurait être engagée à raison des conditions d'édiction ou des conséquences d'une telle mesure."
Interprétations et citations légales
La décision prend en compte plusieurs aspects juridiques et des interprétations des textes de loi applicables :
- Mesures d'ordre intérieur : La distinction entre les décisions qui ont des effets juridiques concrets sur les agents et celles qui relèvent de l'organisation interne du service public est primordiale. La Cour s'appuie sur l'idée que lorsqu'une mesure ne modifie pas les droits ou prérogatives des agents, elle est considérée comme insusceptible de recours.
- Parents du Code de justice administrative : La Cour applique les dispositions du Code de justice administrative, notamment l'article L. 761-1, soulignant que les mesures de réponse à une décision de mutation sont en dehors du champ d'application de ce texte si la mutation est considérée comme une mesure d'ordre intérieur.
Citation légale : "Les mesures prises à l'égard d'agents publics qui, compte tenu de leurs effets, ne peuvent être regardées comme leur faisant grief, constituent de simples mesures d'ordre intérieur insusceptibles de recours" (référence implicite au Code de justice administrative et en matière de fonction publique).
En résumé, la décision réaffirme l'importance de la distinction des mesures au sein du droit administratif, en clarifiant le statut des mesures d'affectation des agents publics et les conditions requises pour qu'une décision puisse faire l'objet d'un recours juridique.