Résumé de la décision
Mme B..., ressortissante malgache et mère de deux enfants de nationalité française, a sollicité un visa de court séjour pour passer les fêtes de fin d'année en France avec son compagnon, M.A..., ressortissant français. Son visa a été refusé par l'autorité consulaire de Tananarive le 19 octobre 2016, et ce refus a été confirmé par la commission de recours le 7 juin 2017 au motif qu'il existait un risque de détournement du visa à des fins d'installation durable en France. Mme B... a saisi le juge des référés du tribunal administratif de Nantes, mais sa demande a été rejetée. Le juge a considéré que la situation ne justifiait pas d'urgence ni d'atteinte manifeste à une liberté fondamentale.
Arguments pertinents
1. Urgence et atteinte à une liberté fondamentale : Mme B... affirme que sa séparation prolongée avec ses enfants constitue une situation d'urgence justifiant une intervention immédiate. Le tribunal a jugé, cependant, qu'il n'était pas établi que les circonstances présentées caractériseraient une telle urgence, rejetant ainsi la demande basée sur l'article L. 521-2 du Code de justice administrative.
- Citation : "il ne résulte pas des éléments produits par la requérante que les circonstances de l'affaire caractériseraient une situation d'urgence justifiant qu'une mesure visant à sauvegarder une liberté fondamentale doive être prise dans un délai de quarante-huit heures."
2. Procédure de recours : Mme B... soutient que son recours n'est pas tardif puisqu'elle devait d'abord passer par la commission de recours. Le tribunal a considéré que le délai d'attente pour la réponse de cette commission ne lui confère pas automatiquement un caractère urgent pour justifier une intervention rapide.
Interprétations et citations légales
- Code de justice administrative - Article L. 521-2 : Cet article permet au juge des référés d'ordonner des mesures nécessaires à la sauvegarde d'une liberté fondamentale en cas d'urgence. Le juge a évalué que la demande de Mme B... ne répondait pas à ces critères, assouplissant le cadre habituel d'intervention.
- Code de justice administrative - Article L. 522-3 : Permet au juge de rejeter sans instruction si la demande ne présente pas de caractère d'urgence ou si elle est manifestement irrecevable ou mal fondée. Cette disposition a été invoquée pour justifier le rejet rapide de la demande de Mme B..., suggérant que le tribunal a jugé l’affaire limpide sur le plan juridique, n’exigeant pas d’examen approfondi des faits.
- Convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales : Bien que les droits familiaux soient protégés, leur atteinte nécessite une démonstration claire d’une urgence et d'une illégalité manifeste, conditions que Mme B... n’a pas pu établir.
En somme, la décision du tribunal souligne que la simple séparation de Mme B... avec ses enfants, bien que regrettable, ne se traduit pas nécessairement par une situation d'urgence ou une atteinte à des libertés fondamentales selon la définition stricte du Code de justice administrative.