Résumé de la décision :
La décision découle d’un conflit entre M. A..., directeur général de la société Microvitae Technologies, et l’Université Joseph Fourier - Grenoble I. M. A... a cherché à obtenir réparation pour des préjudices liés à la production d'un faux par l'université dans le cadre d'une procédure judiciaire. Le tribunal de grande instance de Grenoble s'est déclaré incompétent, et la cour d'appel de Grenoble a confirmé cette incompétence, précisant que le litige relevait de la compétence des juridictions judiciaires. Par la suite, le tribunal administratif a rejeté la demande de M. A..., qui a alors saisi la cour administrative d'appel de Lyon. Finalement, cette dernière a renvoyé le litige au Tribunal des conflits, qui a décidé que la juridiction judiciaire était compétente pour le litige en question.
Arguments pertinents :
1. Incompétence des juridictions administratives : Le Tribunal des conflits souligne que "la production d'un document dans le cadre d'une instance engagée devant le juge judiciaire n'est pas détachable de cette procédure". Ce raisonnement établit la prééminence de la compétence judiciaire, indiquant que tous les actes liés à une instance doivent être appréciés par l'autorité judiciaire concernée.
2. Renvoi de la compétence : L'article 34 du décret du 26 octobre 1849 a été appliqué en vue de déterminer la compétence adéquate, renforçant la position selon laquelle "les actes intervenus au cours d'une procédure judiciaire [...] ne peuvent être appréciés que par l'autorité judiciaire".
Interprétations et citations légales :
1. Loi des 16-24 août 1790 et décret du 16 fructidor an III : Ces textes établissent le principe fondamental de séparation des juridictions judiciaires et administratives. La décision rappelle que des actions en responsabilité concernant des actes judiciaires ne peuvent être jugées que par des juridictions judiciaires.
2. Loi du 24 mai 1872 : Renforce la notion de compétence des juridictions judiciaires dans l'appréciation des actes juridiques, soulignant le rôle destructeur que pourrait avoir une compétence administrative inappropriée dans les affaires susceptibles de reposer sur des actes de procédures judiciaires.
3. Décret du 26 octobre 1849 - Article 34 : Cet article est appliqué pour justifier le renvoi au Tribunal des conflits sur la question de compétence. Le texte stipule que lorsque la compétence est contestée, le Tribunal des conflits doit trancher, garantissant ainsi le respect des distinctions de compétence entre les juridictions.
En somme, le rapprochement des différents textes de loi démontre l'importance de la compétence de la juridiction judiciaire lorsqu'il s'agit d'actes liés aux procédures judiciaires, ainsi que les conséquences d'un faux document sur le plan législatif et administratif.