Résumé de la décision
Dans une procédure en référé, Mme B... et d'autres personnes ont demandé au Conseil d'État d'ordonner au préfet de la Guadeloupe de modifier son arrêté du 17 octobre 2020 pour exclure le port obligatoire du masque dans des rues où il n'y a pas de forte densité de population. Cependant, l'arrêté préfectoral en question a expiré le 3 novembre 2020, rendant ainsi la demande sans objet. Par conséquent, le Conseil d'État a décidé qu'il n'y avait pas lieu de statuer sur les conclusions des requérants et a rejeté le surplus des demandes, sans accorder de frais de justice.
Arguments pertinents
1. Recevabilité et intérêt pour agir : Les requérants affirmaient leur recevabilité et justifiaient d’un intérêt à agir relatif à la protection des libertés fondamentales. Ils soutenaient que la condition d’urgence était satisfaite en raison de l'atteinte potentielle à leurs libertés individuelles et de circulation.
2. Atteinte illégale et disproportionnée : Les requérants ont argumenté que la mesure du port du masque était disproportionnée car elle était générale et appliquée sur des voies où il n’était pas prouvé qu’une forte densité de population existait. Ce point voulait prouver que la mesure ne correspondait pas à l’objectif de santé publique.
3. Expiration de l'arrêté : Cependant, le Conseil d'État a constaté que l'arrêté préfectoral avait expiré et a donc tranché que les conclusions des requérants étaient devenues sans objet, en raison du fait qu'il n'y avait plus de mesure en cours à contester. Cela illustre un principe fondamental dans le droit administratif selon lequel une mesure qui n'existe plus ne peut plus être contestée.
Citation pertinente : "l'arrêté préfectoral, objet de la présente demande en référé, a expiré le 3 novembre 2020 et a ainsi été entièrement exécuté."
Interprétations et citations légales
1. Code de justice administrative - Article L. 521-2 : Cet article précise que le juge des référés peut ordonner des mesures nécessaires à la sauvegarde d'une liberté fondamentale à laquelle une autorité publique aurait porté une atteinte grave et manifestement illégale. La notion de "mesures nécessaires" implique que seules celles pouvant encore être appliquées à des faits actuels peuvent être examinées.
2. Code de justice administrative - Article L. 521-3 : Prévoit que le juge des référés puisse ordonner des mesures utiles dans des cas urgents, même sans décision administrative préalable, à condition que la demande soit actuelle et pertinente par rapport à des faits en cours.
En l’occurrence, l'expiration de l'arrêté a conduit à une situation où aucune mesure administrative n'était en vigueur, rendant ainsi la demande des requérants inapplicable. Cela nous mène à la conclusion que le principe de l'acte administratif doit exister pour que sa légalité puisse être contestée.
Ces éléments sont essentiels pour comprendre pourquoi la requête a été déclarée sans objet et par conséquent, pourquoi le Conseil d'État a rejeté la demande des requérants.