Résumé de la décision
M. B..., alors détenu au centre de détention de Mauzac, a sollicité du juge des référés du tribunal administratif de Bordeaux une provision de 8 782,82 euros pour des sommes qu'il estime dues par l'administration pénitentiaire, ainsi qu'une indemnisation de 1 000 euros pour préjudice moral. Le juge des référés a accordé cette provision. Cependant, la garde des sceaux a contesté cette décision, arguant que M. B... n'avait pas préalablement saisi l'administration d'une demande, rendant ainsi sa requête irrecevable. Le tribunal a annulé l'ordonnance du juge des référés et rejeté la demande de provision.
Arguments pertinents
1. Irrecevabilité de la demande de provision : Le tribunal a souligné que, selon l'article R. 421-1 du code de justice administrative, une requête tendant au paiement d'une somme d'argent n'est recevable qu'après qu'une décision a été prise par l'administration sur une demande préalable. En l'espèce, M. B... n'avait pas formé de telle demande, ce qui rendait sa requête irrecevable.
2. Erreur de droit : Le tribunal a constaté que le juge des référés avait commis une erreur de droit en accordant la provision sans que M. B... ait préalablement saisi l'administration. Cela a conduit à l'annulation de l'ordonnance.
3. Application des dispositions légales : Le tribunal a appliqué les dispositions de l'article R. 541-1, qui stipule que le juge des référés peut accorder une provision lorsque l'existence de l'obligation n'est pas sérieusement contestable, mais a précisé que cela ne s'applique qu'après une demande préalable à l'administration.
Interprétations et citations légales
1. Article R. 541-1 du code de justice administrative : Cet article permet au juge des référés d'accorder une provision lorsque l'existence de l'obligation n'est pas sérieusement contestable. Cependant, il est essentiel que le créancier ait préalablement saisi l'administration d'une demande, ce qui n'était pas le cas ici.
2. Article R. 421-1 du code de justice administrative : Cet article stipule que "la juridiction ne peut être saisie que par voie de recours formé contre une décision, et ce, dans les deux mois à partir de la notification ou de la publication de la décision attaquée." Il précise également que "lorsque la requête tend au paiement d'une somme d'argent, elle n'est recevable qu'après l'intervention de la décision prise par l'administration sur une demande préalablement formée devant elle." Cette disposition a été cruciale pour établir l'irrecevabilité de la demande de M. B....
3. Article L. 821-2 du code de justice administrative : Le tribunal a également mentionné cet article pour justifier qu'il pouvait statuer sur la demande de provision, mais a conclu que la demande était irrecevable en raison de l'absence de demande préalable à l'administration.
En somme, la décision met en lumière l'importance de respecter les procédures administratives préalables avant de saisir le juge des référés pour une demande de provision, conformément aux exigences des articles R. 421-1 et R. 541-1 du code de justice administrative.