Résumé de la décision
La décision concerne la requête de Mme B... demandant l'annulation pour excès de pouvoir du décret du 2 juillet 2020, qui réforme le régime des congés bonifiés des agents publics. Le décret modifie les conditions d'octroi de ces congés, limitant la durée à trente et un jours consécutifs, avec une périodicité de deux ans, par rapport aux précédentes dispositions qui permettaient un congé tous les trois ans de trente jours. Le tribunal rejette la requête de Mme B..., considérant que les dispositions du décret ne portent pas atteinte aux droits évoqués par la requérante.
Arguments pertinents
1. Irrecevabilité des vices de forme : Mme B... ne peut pas se prévaloir de vices de forme liés à l'intitulé du décret, qui n'a pas de portée normative. Cela signifie que l'intitulé ne peut pas servir d'argument pour contester le décret.
2. Inapplicabilité du Code du travail : Le code du travail n'est pas applicable à la fonction publique, ce qui écarte les critiques portant sur la méconnaissance des dispositions de l’article L. 3141-17 du Code du travail.
3. Modification des congés bonifiés : Bien que le décret réduise la fréquence et la durée des congés bonifiés, il introduit aussi la prise en charge des frais de transport et un ajustement des indemnités pour compenser le coût de la vie locale, rendant les critiques sur le principe d'égalité et le droit à une vie familiale normale infondées.
4. Absence de précisions sur les principes invoqués : La requête concernant la méconnaissance des principes de fraternité et de dignité n'apporte pas suffisamment d'éléments d’analyse pour être considérée.
Interprétations et citations légales
1. Constitution et Décrets antérieurs : Le décret du 2 juillet 2020 modifie le régime des congés bonifiés conforme aux articles 73 et 74 de la Constitution, mais il est précisé que le texte offre désormais une couverture de transport et d’indemnisation, ce qui peut être vu comme une amélioration des conditions pour certains agents.
2. Code du travail - Article L. 3141-17 : Les critiques relatives à cet article ne peuvent pas être retenues car « le code du travail n'est pas applicable aux fonctionnaires et aux agents publics en contrat à durée indéterminée dans les services de l'Etat ».
3. Réforme des congés bonifiés : Le tribunal met en avant que les nouvelles stipulations (« tous les deux ans de congés bonifiés, avec une prise en charge des frais de transport par l'Etat ») constituent une mesure d'amélioration, justifiant ainsi l’argument selon lequel « les moyens tirés de la méconnaissance du principe d'égalité et de l'atteinte excessive au droit à mener une vie familiale normale ne peuvent, en tout état de cause, qu'être écartés ».
Cette analyse montre comment la décision prend en compte plusieurs principes juridiques tout en balançant les droits des fonctionnaires face aux ajustements financiers et structurels dans la fonction publique.