Résumé de la décision :
La présente décision concerne le pourvoi en cassation de Mme A...B..., une ressortissante turque, contre une décision de la Cour nationale du droit d'asile du 29 novembre 2018, qui avait rejeté sa demande d'asile formulée auprès de l'Office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA) le 29 mars 2018. La Cour administrative a annulé la décision contestée en raison d'un doute légitime sur l'impartialité de la juridiction, suscité par des propos tenus par le président de la formation de jugement. L'affaire a donc été renvoyée à la Cour nationale du droit d'asile pour un nouvel examen.
Arguments pertinents :
1. Indépendance et impartialité : La décision repose sur le principe fondamental selon lequel "toute personne appelée à siéger dans une juridiction doit se prononcer en toute indépendance et en toute impartialité." Ce principe est essentiel pour garantir la légitimité décisionnelle des tribunaux.
2. Propos du président de la formation de jugement : Il est mentionné que "la teneur de certains des propos tenus publiquement par le président de la formation de jugement est de nature à faire naître un doute légitime sur l'impartialité de la juridiction." Cette remise en cause de l'impartialité justifie l'annulation de la décision.
3. Absence de condamnation aux frais : Les conclusions de Mme B... au titre de l’article L. 761-1 du code de justice administrative, qui demande le remboursement de ses frais, sont rejetées, ce qui indique que la situation particulière justifie l’absence de compensation.
Interprétations et citations légales :
1. Principe de l'impartialité :
- « Toute personne appelée à siéger dans une juridiction doit se prononcer en toute indépendance et en toute impartialité. » Ce principe, bien que non mentionné explicitement par un article, trouve sa fondation dans les droits fondamentaux reconnus par les systèmes judiciaires, notamment le principe du procès équitable.
2. Code de justice administrative - Article L. 761-1 :
- Cet article prévoit que "les frais exposés par les parties pour les exercer peuvent être à la charge de l'Etat." Dans la décision rendue, il est noté qu'il n'y a pas lieu de faire droit aux conclusions de Mme B... en vertu de cet article, une décision qui reflète la reconnaissance des circonstances spécifiques de l'affaire.
3. Renvoi à la Cour nationale du droit d'asile :
- La décision de renvoyer l'affaire à la Cour nationale du droit d'asile pour nouvel examen est une opportunité pour garantir un jugement impartial en conformité avec les droits de la requérante, en lien avec les engagements internationaux souscrits par la France concernant les droits des réfugiés (Convention de Genève du 28 juillet 1951 et Protocole de New York du 31 janvier 1967).
Cette décision souligne l’importance de l’impartialité dans le jugement et la possibilité de réexamen d’une affaire lorsque des doutes légitimes émergent quant à l’intégrité d’une procédure judiciaire.