Résumé de la décision
Dans cette affaire, M. B... avait obtenu un arrêté du maire de la commune de Punaauia lui accordant une indemnité de départ, mais le comptable public avait refusé de payer cette indemnité et le maire n'a pas pris de mesures pour contester ce refus. M. B... a donc saisi le tribunal administratif de la Polynésie française pour obtenir réparation. La cour administrative d'appel de Paris a annulé le jugement initial et condamné la commune à verser l'indemnité. La commune a ensuite porté l'affaire devant le Conseil d'État, qui a annulé l'arrêt de la cour d'appel en affirmant que son analyse avait considéré à tort que le manque de diligence du maire équivalait à un retrait de l'arrêté initial. Le Conseil d'État a décidé de renvoyer l'affaire à la cour d'appel et a rejeté les demandes de la commune et de M. B... concernant les indemnités légales.
Arguments pertinents
1. Responsabilité de la commune : Le Conseil d'État a statué que la cour administrative d'appel avait engagé la responsabilité de la commune en raison d'une faute liée à une illégalité dans la décision de retrait de l'indemnité. Toutefois, il a précisé que cette décision de retrait n'était pas équivalente à l'absence de démarches pour obtenir le paiement, car l'arrêté initial du 20 janvier 2011 n'avait pas été annulé ni rapporté.
> "le défaut de diligences du maire de la commune... ne pouvait pas être assimilé au retrait de l'arrêté du 20 janvier 2011, qui avait décidé de son attribution."
2. Absence de condamnation financière : Le Conseil d'État a jugé qu'il n'était pas nécessaire de condamner la commune au titre de l'article L. 761-1 du code de justice administrative, car elle n'était pas la partie perdante dans la présente instance.
> "Il n'y a pas lieu... de faire droit aux conclusions présentées par la commune de Punaauia au titre des dispositions de l'article L. 761-1".
Interprétations et citations légales
1. Article L. 761-1 du Code de justice administrative : Cet article régit les frais de justice et indique que la partie perdante est généralement condamnée à payer les frais exposés par l'autre partie. Dans cette affaire, M. B... ne pouvait pas être considéré comme la partie gagnante, étant donné que l'arrêt qui lui était favorable a été annulé.
> "Les dispositions de l'article L. 761-1... font obstacle à ce qu'une somme soit mise à ce titre à la charge de la commune de Punaauia qui n'est pas, dans la présente instance, la partie perdante."
2. Droit à l'indemnité et créance : La décision souligne l'importance de la protection des droits créés par un arrêté municipal. L'analyse de la cour a mis en lumière les obligations de l’autorité publique envers les engagements pris, et le fait que le manquement à ces obligations ne peut être confondu avec une décision d'annulation.
> "la cour ne pouvait dès lors assimiler le défaut de diligences du maire de la commune... au retrait de l'arrêté du 20 janvier 2011".
Cette décision réaffirme le caractère protecteur des droits des agents publics contre les erreurs administratives et fixe des limites claires sur le traitement des arrêts créateurs de droits.