Résumé de la décision
Dans cette affaire, M. B... a sollicité le versement d'une indemnité de départ, accordée par une délibération de la commune de Punaauia, après que le maire a pris un arrêté en ce sens le 30 juillet 2010. Cependant, le comptable public a refusé d'exécuter ce paiement, et le maire n'a entrepris aucune démarche pour la régulariser. M. B... a alors saisi le tribunal administratif de la Polynésie française, qui a rejeté sa demande. La cour administrative d'appel de Paris a annulé ce jugement et a condamné la commune à verser l'indemnité. Toutefois, en cassation, le Conseil d’État a annulé la décision de la cour d'appel, considérant qu'il y avait eu une erreur de droit concernant l'illégalité du retrait de l’indemnité, puisque l'arrêté initial n'avait pas été rapporté.
Arguments pertinents
1. Absence de retrait officiel de l'arrêté :
Le Conseil d’État a jugé que l'absence d’un retrait formel de l'arrêté du 30 juillet 2010 empêchait de considérer que le maire avait illégalement retiré l'indemnité. L’arrêté créait des droits pour M. B..., ce qui implique que sa décision ne pouvait pas être assimilée à un retrait.
Citation pertinente : "la cour ne pouvait dès lors assimiler le défaut de diligences du maire de la commune, pour obtenir le versement de l'indemnité litigieuse, au retrait de l'arrêté du 30 juillet 2010".
2. Nature de la responsabilité administrative :
La décision souligne que la faute imputée à la commune ne se situe pas dans le refus de paiement, mais plutôt dans l'absence d'actions pour faire exécuter ce paiement. Par conséquent, cette inaction ne constitue pas une illégalité propre à engager sa responsabilité.
Interprétations et citations légales
1. Code de justice administrative - Article L. 761-1 :
Cet article prévoit la possibilité d’une mise à la charge d'une partie des frais exposés, mais dans cette affaire, le Conseil d’État a jugé que les dispositions ne permettent pas d'imposer des frais à la commune, puisqu'elle n'est pas la partie perdante.
Citation pertinente : "Ces mêmes dispositions font obstacle à ce qu'une somme soit mise à ce titre à la charge de la commune de Punaauia qui n'est pas, dans la présente instance, la partie perdante".
2. Notion de créance de droits :
L'arrêté du 30 juillet 2010, étant un acte créateur de droits, devait être respecté tant qu'il n'était pas remis en cause, ce qui pose une question sur la sécurité juridique des actes administratifs.
Citation du jugement : "la cour a estimé qu'elle était intervenue plus de quatre mois après l'édiction de l'arrêté, créateur de droits, du 30 juillet 2010".
En conclusion, la décision du Conseil d'État met en lumière l'importance du respect des actes administratifs posant des droits et clarifie les conditions sous lesquelles la responsabilité de la commune peut être engagée, notamment en matière de gestion de fonds publics.